Les vaccins dits vivants atténués, tels que ceux contre la fièvre jaune, la varicelle-zona, et la rougeole-oreillons-rubéole, ont longtemps été soupçonnés d’entraîner la survenue d’une poussée, car ils stimulent fortement le système immunitaire.
D'après la Société francophone de sclérose en plaques en 2019, "les vaccins de manière générale ne sont pas associés à un risque accru de survenue d’une poussée chez un patient ayant une SEP". Une étude française1 a pu récemment conclure que le vaccin contre la fièvre jaune n’augmentait pas le risque de poussée. Néanmoins, ce vaccin nécessite l’évaluation des bénéfices et des risques au cas par cas avant d’être effectué.2
D'après la Société francophone contre la sclérose en plaques, l’état actuel des connaissances ne permet pas de conclure sur le rôle des infections dans l’augmentation du risque de poussée chez les patients atteints de SEP.3
Une interrogation fréquente est de savoir si le stress et la fatigue peuvent déclencher une poussée. Il ne semble pas qu’ils puissent en être une cause directe. Mais un état de stress ou de fatigue important peut exacerber les symptômes ressentis.
Autre facteur suspecté, l'excès de sel dans l'alimentation.4 Les données actuellement disponibles tendent à montrer que l'excès de sel n'est pas une cause directe des poussées.
Enfin, certains médicaments ont un effet secondaire rare : une poussée de sclérose en plaques. Il s'agit essentiellement des anticorps anti-TNF alpha, prescrits pour traiter des maladies rhumatologiques.5
Du côté de la contraception hormonale, de larges études épidémiologiques ont conclu qu’elle n’aggravait pas la maladie. 6
Au cours de la grossesse, une étude européenne suggère une réduction des poussées lors des 3 derniers mois de gestation par rapport à l’année précédant la grossesse7 (en revanche, une recrudescence du risque de poussées pourrait survenir immédiatement après l’accouchement). Également, tout laisse croire aujourd’hui que pour les patientes atteintes d'une SEP, la grossesse n'aggrave pas le pronostic à long terme, ni n’impacte le handicap.7,8
Il n’existe pas de réels moyens préventifs des poussées. Cependant, certaines mesures sont recommandées dans la vie de tous les jours.
Sur le plan alimentaire, il est préférable de manger équilibré et d’éviter l’excès de sel, des mesures de bon sens destinées à toute la population et pas seulement aux personnes atteintes de sclérose en plaques. En revanche, aucun régime spécifique n’a montré d’effet bénéfique sur l’évolution de la maladie.
Il est également conseillé de ne pas fumer, en raison, entre autres, de l’effet néfaste du tabac sur les neurones. Il est donc préférable pour les patients fumeurs d'arrêter le tabagisme4 qui est un facteur de risque connu augmentant le risque d'avoir une SEP et d’aggraver l'évolution (dont les poussées).
Par ailleurs, la carence en vitamine D, qui est fréquente dans la population générale, augmente le risque d'avoir une SEP.10 L'effet de la vitamine D en prévention des poussées n'est pas prouvé.
Enfin, le fait de pratiquer des activités physiques régulières permettrait une meilleure récupération après une poussée.11 Il est donc conseillé d'en pratiquer, adaptées à son état général, le plus régulièrement possible.
Si les symptômes persistent plus de 24 heures et font craindre une poussée, le mieux est de prendre contact avec son neurologue ou son médecin traitant. Il vérifiera s'il n'y a pas de fièvre ou une infection, notamment urinaire, pouvant simuler une poussée.
Sauf si les troubles sont sévères et sont très gênants, il n’y a pas d’urgence absolue.
Un traitement n’est pas systématique lors d’une poussée de sclérose en plaques. Tout dépend de la gêne ressentie. Si les troubles sont légers et entraînent une gêne minime, le traitement ne sera pas forcément nécessaire.
Ce dernier repose sur l'administration d'un corticoïde à fortes doses, à raison d'un gramme par jour en intraveineuse, pendant 3 à 5 jours (ou per os si un premier bolus IV a été bien supporté).9
Ce traitement réduit l’inflammation dans le système nerveux central et, ainsi, diminue l’intensité des symptômes tout en permettant une récupération plus rapide. En revanche, il n’a pas d’effet sur l’évolution à long terme de la sclérose en plaques.
En fonction du type évolutif de la maladie, le neurologue peut proposer un traitement de fond. Ce type de traitement, à prendre à long terme, vise à contrôler l’évolution de la maladie et à réduire la fréquence des poussées.
Papeix C, Mazoyer J, Maillart E, et al. Multiple sclerosis: Is there a risk of worsening after yellow fever vaccination? Multiple Sclerosis Journal. 2021;27(14):2280-2283
Recommandation SEFSEP Vaccination 2019
Recommandation SFSEP sur les infections https://sfsep.org/wp- content/uploads/2021/05/SFSEP-Infections_et_SEP-reco_mai-2021.pdf
Jakimovski D et al. Lifestyle-based modifiable risk factors in multiple sclerosis: review of experimental and clinical findings. Neurodegener Dis Manag 2019;9(3):149-172.
Les anti-TNF alpha | Société Française de Rhumatologie Consultée le 9/06/2023
Multiple Sclerosis Journal 2018, Vol. 24(2) 227–230.
Lamaita R. et al. Multiple Sclerosis in Pregnancy and its Role in Female Fertility: A Systematic Review. JBRA Assisted Reproduction. 2021; 25(3):493-499.
Gavoille A. et al. Investigating the Long-term Effect of Pregnancy on the Course of Multiple Sclerosis Using Causal Inference. American Academy of Neurology. 2022.
https://www.vidal.fr/maladies/recommandations/sclerose-en-plaques- 2712.html#arbre1
Neurol Ther (2018) 7:59–85
Acta Neurol Belg (2016) 116:309–315
Date de publication : Juin 2023
7000041750-06/2023