En effet, dans une étude portant sur 385 patients souffrant de SEP, l’analyse de l’histoire de ces patients a montré qu’environ un tiers d’entre eux présentaient, avant même l’apparition d’un premier événement démyélinisant associé à la SEP, des troubles digestifs suffisamment graves pour consulter un médecin. Ces signes digestifs étaient présents en moyenne 3 ans avant les signes neurologiques. Chez la moitié des patients, la constipation était le symptôme le plus fréquemment rapporté suivi de la diarrhée (1)
L’existence de certains symptômes chez des patients n’ayant pas encore eu d’atteintes neurologiques suggère l’implication d’autres mécanismes physiopathologiques que ceux connu pour la SEP.
Par exemple, les troubles digestifs pourraient être liés non seulement à une atteinte centrale du cerveau ou de la moelle, mais aussi à une atteinte précoce de la partie du système nerveux qui contrôle le système digestif (système nerveux entérique) ou à une altération de la flore microbienne située au niveau de l'intestin (microbiote).
Une meilleure connaissance de cette période au cours de laquelle les signes avant-coureurs de la maladie se manifestent, appelée la phase prodromique, peut fournir des informations importantes aux médecins pour comprendre les facteurs de risque de survenue de la SEP et mettre en place des actions de prévention. Elle permet également d’émettre un diagnostic et un traitement précoce (2)
1. Almeida MN et al. Bowel symptoms predate the diagnosis among many patients with multiple sclerosis: a 14-year cohort study. Neurogastroenterol Motil 2019;31(6):e13592.
2. Wijnands JM et al. Five years before multiple sclerosis onset: phenotyping the prodrome. Mult Scler 2019;25(8):1092-101..
Publié le : 23/09/2021 - Mis à jour le :23/09/2021