SEP et psychothérapie : une prise en charge de la santé mentale au-delà des traitements médicamenteux

Si les traitements sont fondamentaux dans la sclérose en plaques, les prises en charge non médicamenteuses offrent des bénéfices complémentaires. Il peut s'agir de kinésithérapie, de remédiation cognitive mais aussi d’un accompagnement psychologique.

Pourquoi consulter un professionnel de la santé mentale ?

La sclérose en plaques peut fragiliser à de nombreux moments les patients et leurs proches : au diagnostic qui peut constituer un choc psychologique mais également tout au long de la maladie avec les symptômes de la SEP et notamment les troubles cognitifs qui peuvent altérer la qualité de vie des patients. Par ailleurs l’incertitude concernant l’évolution de la maladie peut être un réel fardeau psychologique.

Plusieurs motifs peuvent amener à consulter un psychologue parmi lesquels certains symptômes liés à la SEP, un sentiment d'injustice ou de colère, mais également la survenue d’une anxiété ou d’une dépression.

Il est parfois tentant de se replier sur soi-même et de refuser de consulter. Or, bénéficier de l'aide d'un professionnel de santé, formé à l'écoute et à certaines thérapies, soulage la souffrance morale et permet de rebondir plus vite.

Psychologue, psychiatre: quelles différences ?

Les psychiatres sont des médecins qui peuvent prescrire des médicaments et faire une feuille de soins pour une éventuelle prise en charge par la sécurité sociale et/ou la mutuelle. Les consultations sont plus ou moins prises en charge selon le secteur de convention du médecin (voir ci-dessous).

Les psychologues ont suivi une formation de 5 ans. Ils ne sont pas autorisés à prescrire et faire des feuilles de soin.

Par ailleurs, les professionnels de santé mentale peuvent proposer des psychothérapies, des Thérapies Comportementales et Cognitives (TCC), ou de la psychanalyse. Il n'est pas toujours simple de s'y retrouver ! Les deux premières semblent plus adaptées à la maladie chronique mais tout est question de besoin et de goût.

La psychothérapie qualifie tout traitement psychologique de perturbation du comportement, d'une difficulté mentale entraînant une souffrance. Elle peut être effectuée par un psychologue ou un psychiatre.

La Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC) est une thérapie brève (de quelquessemaines ou à mois) visant à remplacer les idées négatives et les comportements inadaptés par des pensées et des réactions en adéquation avec la réalité. Le patient et le psychothérapeute travaillent ensemble pour identifier et comprendre les problèmes en fonction de trois ingrédients psychologiques : les émotions, les pensées associées et les comportements.1

En psychanalyse, l'objectif n'est pas de guider les pensées et les comportements du patient mais de faire une "analyse de fond". Elle est plus longue que les TCC, durant parfois des années. Aujourd'hui, les thérapies peuvent être plus courtes à la demande des patients.

Quel est le coût ?

En secteur 1, le prix d'une consultation chez un psychiatre est de 40 à 60 euros.2

Les consultations de psychologue en libéral se situent entre 30 et 40 euros pour les psychologues conventionnées avec la CPAM et sont à honoraires libres pour les non conventionnés (majorité des cas). De plus, ils peuvent être très variables d’une ville à une autre.

Le tarif d'une séance de psychanalyse est fixé par chaque thérapeute. Mais il peut exister comme c’est le cas à Paris des systèmes rendant la psychanalyse accessible à ceux qui n'en ont pas forcément les moyens financiers : le réseau psychanalyse à l'hôpital.3

Est-ce pris-en charge par la sécurité sociale ?

Les consultations chez le psychiatre sont prises en charge par la sécurité sociale, à hauteur de 43,70€ si le médecin est en secteur 1, partiellement en secteur 2 et très peu en secteur 3. La complémentaire santé peut prendre le reste en charge, en fonction du contrat.

Depuis 2022, le généraliste peut orienter le patient en souffrance vers un psychologue conventionné, afin de bénéficier d'un remboursement. Certains critères, comme souffrir d'un trouble anxieux ou dépressif d'intensité légère ou modérée, avoir un mésusage de tabac, d'alcool ou de cannabis, ou avoir un trouble du comportement alimentaire, sont nécessaires pour bénéficier de ce dispositif.

Dans ces cas précis, la sécurité sociale prend en charge 8 séances par an, à hauteur de 30€ par séance (40€ pour la première). Ce dispositif peut être renouvelé une fois sur prescription médicale.4

En dehors de ces cas, les complémentaires de santé proposent de rembourser un nombre de séances plus ou moins important par année.

Deux astuces pour des thérapies psy mieux prises en charge

Les réseaux SEP financent parfois à des tarifs préférentiels les consultations mais tout dépend de leur enveloppe budgétaire.5

Autre possibilité, les centres médico-psychologiques. Ils regroupent des praticiens qui sont pris en charge par la sécurité sociale (les patients n'ont rien à avancer). Rançon du succès, ils sont souvent saturés mais c'est une option intéressante.6

Sources bibliographiques


  1. https://www.nhs.uk/mental-health/talking-therapies-medicine-treatments/talking-therapies-and-counselling/cognitive-behavioural-therapy-cbt/overview/ Consulté 25/07/2023.

  2. https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F34917

  3. https://www.rphweb.fr/consultation-publique-de-psychanalyse-w1.html

  4. https://www.ameli.fr/assure/remboursements/rembourse/remboursement-de-seances-chez-le-psychologue

  5. https://www.sep-ensemble.fr/trouver-un-reseau

  6. https://annuaire.action-sociale.org/etablissements/jeunes-handicapes/centre-medico-psycho-pedagogique--c-m-p-p---189.html


Date de publication : Juillet 2023
Code CEP : 7000042920-07/2023