Après avoir abordé la santé sexuelle de la femme dans le tome 3, retrouvez le quatrième et dernier tome de la série.
Alors que la sclérose en plaques touche principalement les femmes en âge de faire l’amour pour le plaisir, cette dernière brochure est essentielle dans votre accompagnement car elle aborde la vie intime, le désir d’enfant (ou non) et la grossesse.
Dans ce cadre, cette brochure rappelle le rôle du médecin dans le choix d’une contraception adaptée et l’importance d’une consultation pré-conceptionnelle pour la planification d’une grossesse lorsque celle-ci est souhaitée : l’anticipation des vaccinations et l’adaptation des traitements doivent être discutées en amont avec votre médecin.
Les auteurs à double casquette de neurologues et sexologues, les Drs Saskia Bresch et Renato Colamarino, rappellent la fréquence des troubles sexuels chez les femmes atteintes de SEP (1 femme sur 2) et soulignent l’importance du dépistage de ces troubles pour une prise en charge adaptée.
Enfin, un chapitre sur la prise en charge de l’infertilité et de la PMA vous est présenté.
La grossesse a longtemps été déconseillée en cas de SEP. Elle est désormais autorisée, sous réserve que la maladie soit équilibrée et avec parfois un traitement de fond compatible quand cela le nécessite. Les deux neurologues rappellent qu’il est recommandé de planifier votre grossesse pendant une période d’accalmie de la maladie, c’est-à-dire après une période d’au moins 1 an sans activité clinique et radiologique. Dans le cas inverse, il est préférable de la reporter.
La brochure rappelle que la SEP n’a pas d’influence délétère sur le déroulement de la grossesse, le développement de l’enfant et sur l’accouchement. Bonne nouvelle : il y aurait même une diminution de la fréquence des poussées pendant la grossesse, en particulier lors du troisième trimestre !
Par ailleurs, cette brochure fait également le point sur les traitements symptomatiques et l’importance de certaines vaccinations, notamment contre le papillomavirus (HPV) et la coqueluche.
Comme pour la planification, le suivi durant la grossesse est important et se fera en concertation entre votre neurologue et votre gynécologue.
Enfin, ce chapitre fait également le point sur la sexualité durant la grossesse, sujet véhiculant beaucoup d’idées fausses et de craintes.
Les trois premiers mois suivant l’accouchement sont connus pour être plus à risque de poussée. Les neurologues rappellent qu’aucun traitement préventif n’a fait ses preuves pour diminuer cette fréquence.
Concernant le sujet de l’allaitement, il n’est ni un facteur de risque de transmission de la SEP à l’enfant, ni de poussée. Il n’est d’ailleurs toujours pas prouvé qu’il a un rôle protecteur. En cas de poussée, un flash de corticoïdes peut vous être administré même si vous allaitez. Un délai de 4 heures doit être respecté entre la fin du flash et la reprise des tétées. La reprise d’un traitement de fond dépendra du risque de poussées, du type de traitement envisagé et de votre volonté d’allaiter ou non.
Il est par contre important de dépister la dépression du post-partum après la grossesse ainsi que l’existence de troubles urinaires mécaniques liés à la grossesse et qui pourraient s’associer aux troubles vésico-sphinctériens de la SEP. N’hésitez pas à en discuter avec votre neurologue et votre gynécologue pour une prise en charge optimale.
La SEP n’est actuellement pas considérée comme une contre-indication aux procédures de procréation médicalement assistée (PMA) et elle n’influence pas le taux de réussite.
Comme pour la grossesse, il est préférable de débuter la PMA dans une période calme sur les plans clinique et radiologique.
Les auteurs font aussi le point sur les troubles sexuels parfois responsables de l’infertilité et leur prise en charge.
En conclusion, une consultation pré-conceptionnelle est recommandée afin de planifier la grossesse. Un accompagnement par le neurologue et le gynécologue, à toutes les étapes de la conception à l’allaitement, se révèle rassurant pour les patientes et les couples.
240926174041VK - 01/2025