LE DROIT AU RÉPIT POUR LES
PROCHES AIDANTS

Être un proche aidant, ce n’est pas toujours facile. Cela demande du temps et de l’énergie. Par moments, il faut pouvoir souffler et se ressourcer. Des dispositifs existent qui permettent de s’octroyer du temps pour soi. C’est ce que l’on appelle aujourd’hui le droit au répit.

Pour beaucoup, aider un proche qui rencontre des difficultés dans sa vie quotidienne en raison de sa maladie et/ou de son handicap va de soi. La question ne se pose même pas ; l’aide apportée relève de l’évidence. Pour autant, il faut bien reconnaître que cela constitue bien souvent une charge qui s’ajoute aux contraintes de la vie personnelle. Plus l’aide est régulière, voire constante, et plus cette charge est lourde. Celle-ci l’est d’autant plus que la maladie ou le handicap est important, nécessitant des interventions multiples et parfois stressantes, donc compliquées à gérer.

De fait, il est fréquent que les proches aidants ressentent par moments une lassitude ou un découragement. Compte tenu du temps consacré au proche et de l’énergie nécessaire pour lui apporter ce dont ce dernier a besoin, il peut arriver que l’aidant éprouve une forme d’épuisement. À force de se consacrer à son proche, l’aidant n’a plus suffisamment de temps pour lui, pour se reposer, évacuer les tensions, penser à autre chose, se divertir, etc. De plus, même si elle est consentie, l’obligation ressentie d’aider son proche peut entraîner une forme de culpabilité vis-à-vis de tout souhait à vouloir s’occuper de soi. Le proche aidant s’accroche, mais l’épuisement, qui peut être aussi bien physique que psychologique, ne fait que s’accentuer avec le temps.

Une telle situation n’est bonne ni pour la personne aidée, ni pour celle qui intervient auprès d’elle. Elle peut contribuer à altérer la qualité de leur relation. Il est ainsi de plus en plus reconnu que les proches aidants ont aussi besoin de s’occuper d’eux, qu’ils doivent être en mesure de se ressourcer. Cela passe notamment par des moments de répit, c’est-à-dire des laps de temps où le proche aidant est déchargé de toute obligation vis-à-vis de la personne aidée, et où il peut se consacrer à lui. Pour cela, deux solutions principales sont possibles en fonction de la situation du proche aidé.

Si la personne que vous aidez bénéficie de l’allocation personnalisée d’autonomie

L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) concerne les personnes âgées d’au moins 60 ans qui résident soit à leur domicile, soit chez un proche ou un accueillant familial. Pour en bénéficier, la personne doit être dépendante (selon les conditions de la grille Aggir). L’APA est une aide destinée à financer une partie des dépenses nécessaires à son maintien à domicile. Elle est délivrée par le département, dans le cadre d’un plan d’aide défini par une équipe médico-sociale.

Dans le cadre de la loi n° 2015-1776 du 28 décembre 2015 relative à l'adaptation de la société au vieillissement, de nouvelles mesures ont été prises concernant l’APA. L’une d’elles porte sur le droit au répit. Depuis le 1er mars 2016, ce droit au répit peut être activé lorsque le plafond du plan d’aide APA est atteint. Ce plafond peut être alors majoré, dans la limite de 500 € par an, afin de financer l’accueil de jour ou de nuit de la personne aidée dans une structure adaptée ou un hébergement temporaire en établissement ou en accueil familial. La majoration peut également servir à financer l’intervention d’une personne relais à domicile. Cette disposition est possible si le proche aidant est indispensable au maintien à domicile du bénéficiaire de l'APA et s'il ne peut être remplacé par une autre personne à titre non professionnel. La majoration du plafond de l’APA est attribuée par l’équipe médico-sociale lors de l’attribution ou du renouvellement de l’allocation.

Si la personne que vous aidez présente un handicap reconnu

Lorsque la personne aidée présente un handicap, quel que soit son âge, il est possible qu’elle bénéficie de ce que l’on appelle un accueil temporaire. Ce type d’accueil est proposé dans les établissements médico-sociaux tels que les instituts médico-éducatifs, les foyers d’accueil médicalisés et les structures sanitaires. La demande d’accueil est à adresser à la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) au moyen d’un formulaire (cerfa n°13788). Une fois rempli, ce formulaire est à envoyer de préférence en lettre recommandée avec accusé de réception.

La durée maximale de l’accueil temporaire est de 90 jours par an. La personne aidée peut être accueillie sur des périodes programmées, à temps complet ou partielle, avec ou sans hébergement. Par exemple, elle peut être accueillie plusieurs après-midi de suite pendant la semaine ou être hébergée durant plusieurs jours ou semaines de jour comme de nuit.

Les frais d’accueil sont pris en partie en charge par l’assurance maladie. La participation financière qui reste à charge est actuellement de 18 € par jour pour un accueil avec hébergement et de 12 € par jour pour un accueil de jour.

Sources

Opinion Way Etude auprès d’aidants - Accompagner un proche en perte d’autonomie suite à une maladie : motivations, vécus, aspirations -

Publié le : 11/04/2018 Mis à jour le : 20/04/2018

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