Aidants : qu'est-ce que le répit ?

La journée nationale des aidants a lieu le 6 octobre. En 2020, elle donne un coup de projecteur sur les structures de répit, accueillant le proche aidé durant un temps donné.

« Elles permettent à l'aidant de pouvoir continuer à vivre sa vie, à aller voir sa famille qui vit loin, peut-être se faire soigner car 20% des aidants repoussent ou renoncent à leurs soins, ou de souffler tout simplement », explique Claudie Kulak, présidente du collectif Je t'aide. https://associationjetaide.org « Elles permettent aussi aux personnes âgées de garder du lien social. Le répit est aussi nécessaire pour les parents qui ont des enfants en situation de handicap car les structures d'accueil ne sont ouvertes que la semaine. »

D'autre part, le répit a également un intérêt pour la personne aidée parce qu'il facilite le lien social. « Et comme le répit se passe avec des professionnels de santé, il leur permet d'avoir un œil sur l'état de santé du patient », ajoute Claudie Kulak. « Le répit est indispensable ! »

Quelles structures de répit existent ?

Il existe différentes solutions pour offrir un répit aux aidants qui en ont besoin. http://www.lamaisondesaidants.com/le-repit-de-laidant/

La première est l'accueil de jour pour les maladies neurodégénératives, au sein des structures hospitalières. C'est le médecin du patient qui peut renseigner sur les structures adaptées.

« Il y a aussi les séjours de répit. Ils peuvent se dérouler dans des maisons de retraite ou des centres de vacances, soit juste pour la personne malade, soit en binôme avec son proche. Dans ces structures de répit http://www.lamaisondesaidants.com/le-repit-de-laidant/, des équipes prennent en charge le proche fragilisé, ce qui laisse le temps à l'aidant de se reposer ou de se changer les idées. La durée s'étale de 24 heures à 3 mois. »

Autre solution le relayage, aussi appelé baluchonnage. Il existe au Québec depuis plus de 10 ans. « Une professionnelle vient à domicile et prend la place de l'aidant pendant un ou plusieurs jours. La personne aidée reste dans son environnement, la relayeuse se cale sur ses habitudes, son rythme de vie. L'aidant peut aller se faire soigner, voir sa famille, continuer à vivre sa vie. Cette solution doit vraiment se développer en France ! Il y a actuellement une expérimentation avec des structures de service à la personne, mais elle a été ralentie par la pandémie de covid-19. »

Ces structures de répit ont évidemment un coût que les aides compensent partiellement (comme l'Allocation personnalisée d'accueil en cas de dépendance, les aides locales et régionales du département, l'aide sociale à l'hébergement temporaire, ou les caisses de retraite). « Le plan Agir pour les aidants devrait être mis en place octobre 2020, soit 150 millions d'euros pour financer le répit. Il y aura beaucoup plus de centres ouverts, les conseils départementaux mettent en place des financements, tout le monde travaille pour financer ce répit car c'est trop cher pour les familles. »

Quels sont les freins à l'utilisation du répit ?

« Il y a des freins de l'ordre de la culpabilité car l'aidant pense qu'il est le seul à bien faire, que c'est son devoir. Le sentiment de culpabilité est omniprésent, la société est stigmatisante mais il faut aussi penser à soi et si l'on veut être un aidant sur la durée, il faut mettre en place des solutions pour tenir et ce n'est pas pour cela que l'on sera un mauvais aidant ! » Bien au contraire même, avoir une vue sur le long terme semble plus stratégique.

Enfin, derniers freins selon Claudie Kulak : la difficulté à faire entrer quelqu'un chez soi, ou le refus de la personne aidée. « Le plus difficile est l'acceptation de la personne. Une fois qu'elle y va, elle est convaincue : les professionnels sont tellement extraordinaires, ils mettent du lien, de la douceur, de la gentillesse... »

Pour aller plus loin / Sources

Publié le : 13/10/2020

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