Sclérose en plaques, des symptômes dix ans avant ?

« Les prodromes sont les signes avant-coureurs de la maladie », détaille le Dr Bertrand Bourre, neurologue. « Ils ne sont pas d’ordre neurologique, auquel cas ils signeraient le début de la maladie et sont donc présents avant le premier évènement de la maladie. »

En France, ces prodromes sont observés à partir des relevés officiels, comme ceux de la CPAM (Caisses Primaires d’Assurance Maladie), autrement dit des consultations ou des dispensations de médicaments à la pharmacie.

Quels symptômes pour les prodromes ?1,2


« Les douleurs aspécifiques, comme les céphalées, font partie des prodromes », ajoute le Dr Bourre. « Il ne doit pas s’agir d’une migraine, ou d’une douleur d’origine mécanique, articulaire ou d’origine neuropathique. »

D’autres symptômes comme « une fatigue sans cause identifiée (comme une infection, la constipation, l’anxiété, la dépression) sont possibles, tout comme des troubles du sommeil, urinaires et cognitifs. Toute la difficulté est de les identifier tels que les symptômes d’une SEP et de les distinguer des symptômes pouvant être liés à une autre pathologie. »

Tous ces symptômes sont très communs, ce qui ne facilite pas leur identification. De plus, comme le souligne le Dr Bourre, dans un désert médical, une personne peut avoir un retard de prise en charge, voire ne pas consulter du tout faute de praticien tandis qu’ailleurs, au moindre signe, une consultation rapide ainsi qu’un traitement sont possibles.

Identifier et traiter le plus tôt possible1, 2


« D’après les études, les prodromes pourraient survenir jusqu’à une dizaine d’années avant le début de la sclérose en plaques », explique le Dr Bourre.

Identifier les prodromes et les personnes les plus à risque de développer une sclérose en plaques se révèle donc un véritable enjeu.

« L’idée est de se mettre le plus tôt possible dans la cascade des mécanismes physiopathologiques de la maladie, afin d’identifier plus précocement son début » souligne le Dr Bourre. L’objectif est de stopper le mécanisme inflammatoire et de traiter le plus précocement possible. Grâce à cette stratégie, le profil évolutif de la maladie a totalement été modifié au cours des dix dernières années. De nouvelles pistes thérapeutiques pourraient être identifiées.

Sources bibliographiques

Date de publication : Février 2025

241014143378BQ - 02/2025

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