ERGOTHÉRAPIE, POUR PRÉSERVER SON AUTONOMIE

En proposant une rééducation personnalisée et des conseils d’adaptation, l'ergothérapeute favorise le maintien de l’autonomie.

Présentation avec Violaine Guy, ergothérapeute du service de Médecine Physique et Réadaptation et du Centre de Référence des Maladies Neuromusculaires et SLA du CHU de Nice.

Faire sa toilette, préparer ses repas, s’installer dans sa voiture et conduire, utiliser la souris et le clavier de son ordinateur…Autant de gestes du quotidien d’apparence banale pour le commun des mortels mais qui, avec la SEP, peuvent devenir difficiles à accomplir avec pour conséquence une plus grande dépendance aux autres et, dans le même temps, une perte d’autonomie.
« L’ergothérapie est une discipline en plein développement dont l’objectif essentiel est justement de maintenir l’autonomie des personnes, quels que soient leurs troubles ou leurs handicaps, explique Violaine Guy. Elle s’appuie sur une démarche globale, personnalisée en fonction des besoins de chaque patient, avec un champ de compétences très vaste et une multitude d’interventions possibles ».

Rééducation physique

L’ergothérapeute intervient à la demande d’un médecin qui établit une prescription après avoir fait le constat des déficits que présente son patient et de l’impact de ceux-ci dans sa vie quotidienne. Il peut s’agir du neurologue ou du médecin traitant. L’idéal est que l’un ou l’autre adresse le malade à un spécialiste hospitalier en médecine physique et réadaptation. Ce dernier réalise alors un bilan clinique complet pour évaluer les limitations d’activité et définir les désavantages ou handicaps, avant de prescrire l’intervention d’un ergothérapeute.

Dans un premier temps, ce dernier procède à un bilan des déficits et des besoins du patient. « Cela nous permet d’orienter la prise en charge et de la personnaliser, indique Violaine Guy. Ainsi, si les troubles sont moteurs, une rééducation physique doit être proposée. Elle repose sur des exercices, des activités de la vie quotidienne qui mobilisent les parties du corps atteintes afin de retrouver de la mobilité, de la souplesse articulaire, de la dextérité et de la force dans les gestes. Nous pouvons aussi travailler sur l’équilibre et les déplacements. Cette rééducation est complémentaire à l’intervention du kinésithérapeute ».

Adaptation et appropriation

L’ergothérapeute intervient également pour proposer aux patients une adaptation de leur environnement, ainsi que des aides techniques et des moyens de compensation. «Au CHU de Nice, nous avons mis en place une cuisine thérapeutique, explique Violaine Guy. Les patients y apprennent comment se débrouiller par eux-mêmes pour préparer les repas et utiliser des ustensiles adaptés. Il n’est par exemple pas évident d’éplucher un légume avec une seule main. Nous leur montrons comment ils peuvent y parvenir plus aisément avec un outil spécifique. Cette cuisine thérapeutique sert également de modèle pour l’aménagement de la cuisine, par exemple le fait d’avoir des meubles à hauteur modulables, un four adapté avec un repose plat à proximité ».

La démarche de l’ergothérapeute consiste ainsi à analyser l’environnement de la personne malade et à la conseiller sur les aménagements qui apparaissent nécessaires. Cela peut concerner le domicile mais aussi le poste de travail ou encore l’adaptation du véhicule. L’ergothérapie vise aussi à accompagner les patients dans l’appropriation de moyens de compensation, comme par exemple un fauteuil roulant ou un appareil de nouvelles technologie (informatique, domotique, etc.). « Souvent, face à ce type d’aides techniques, les patients ont une première réaction de refus ou de réticence, signale Violaine Guy. Nous réalisons alors tout un travail psychologique pour les aider à les accepter et à les intégrer dans leur vie quotidienne. La démarche de l’ergothérapie pour favoriser l’autonomie est ainsi véritablement globale.

« Quelles que soient les situations, nous parvenons le plus souvent à proposer des solutions, conclut Violaine Guy. Non seulement les personnes retrouvent de l’autonomie, mais cela leur redonne aussi confiance en elles. »

Ergothérapie et assurance maladie

L’ergothérapie n’est pas remboursée par l’assurance maladie. Les séances réalisées au sein d’un service hospitalier sont toutefois comprises dans les frais d’hospitalisation (qu’elle soit complète ou de jour) qui sont pris en charge par la sécurité sociale. En revanche, la consultation d’un ergothérapeute libéral est à la charge des malades ou de leur famille. Certaines mutuelles peuvent participer à ce type de soins. Les personnes bénéficiaires de la Prestation de Compensation du Handicap (PCH) peuvent par ailleurs obtenir un financement pour les soins d’ergothérapie.

« L’ergothérapie n’est pas encore suffisamment connue et il est parfois compliqué de pouvoir accéder à ce type de prise en charge. De plus, il existe un réel «fossé» entre la demande croissante de soins et les postes alloués. Il est donc important que les malades n’hésitent pas à exprimer leurs difficultés afin d’être bien orientés »

– Violaine Guy.

Publié le : 17/07/2015 - Mis à jour le : 29/03/18

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