QUELLES SOLUTIONS POUR CONTINUER À TRAVAILLER ?

Continuer à exercer une activité professionnelle avec une sclérose en plaques

Travailler, c’est important ! Pour gagner sa vie, bien sûr, mais aussi pour la vie sociale et l’équilibre psychologique.

Avec la maladie, il n’est toutefois pas forcément évident de rester pleinement performant et disponible à son travail. Les relations avec l’employeur et les collègues ne sont pas toujours simples non plus. Alors mieux vaut bien connaître ses droits, savoir les faire valoir et anticiper sur les difficultés qui pourront se présenter.

Lorsque la SEP fait irruption dans sa vie, la question du travail se pose forcément à un moment ou un autre. Vais-je pouvoir continuer à travailler ? Est-ce que je vais devoir changer de poste, voire de métier ? Dois-je en parler à mon employeur ? Est-ce que je risque d’être licencié ? Que vont devenir mes revenus ? Voici quelques-unes des interrogations, parmi beaucoup d’autres, qui inévitablement surgissent lorsque l’on vit avec la maladie.

Chaque situation est particulière. Tout dépend du métier exercé, des tâches qu’il est nécessaire d’accomplir, et bien entendu des répercussions de la maladie. Selon les handicaps et la fatigue que celle-ci entraîne, les difficultés présentes ou potentielles ne sont pas du tout les mêmes. Certaines personnes parviennent à travailler normalement ou quasiment. Pour d’autres, c’est beaucoup plus compliqué. Mais au-delà de la situation individuelle de chacun, les droits liés à la législation du travail concernent tout le monde. Il est donc important de les connaître.

Les relations avec l’employeur

Rien n’oblige une personne atteinte de SEP à révéler sa maladie à son employeur. Ce dernier ne peut pas exiger des certificats médicaux ou des résultats d’examens. Il ne lui est pas non plus permis de licencier une personne en raison de son état de santé (sauf dans des circonstances très précises). En cas de relation de confiance avec l’employeur, il peut être utile d’informer ce dernier de sa situation. Ne serait-ce pour qu’il comprenne et accepte des absences régulières, ou pour convenir avec lui des aménagements dans la façon de travailler. Cela peut, par exemple, éviter que des coups de fatigue soient mal compris et perçus. Si la relation avec l’employeur est indifférente ou mauvaise, il est sans doute préférable de s’adresser au médecin du travail.

Les relations avec le médecin du travail

C’est à l’évidence l’interlocuteur à privilégier puisque son rôle est précisément le maintien dans l’emploi des salariés. Comme tout médecin, il est assujetti au secret professionnel, y compris auprès de l’employeur. Il n’est pas obligatoire de l’informer de son état de santé, mais ce peut être une bonne chose si des difficultés se présentent, du fait de la maladie, dans l’exercice de son emploi. Le médecin du travail ne peut pas prescrire d’arrêt de travail. En revanche, à l’issue d’un arrêt de plus de 30 jours, c’est lui qui peut déterminer, lors de la visite de reprise, les aménagements de postes ou de temps de travail qui lui semblent nécessaires. Ses recommandations sont alors transmises à l’employeur.

Les aménagements de poste

Les conséquences de la SEP rendent parfois difficile l’exécution de certaines tâches au travail. Un aménagement du poste de travail peut être une solution. Ces aménagements peuvent porter sur le mobilier et les équipements par exemple. C’est au médecin du travail qu’il revient de déterminer les aménagements nécessaires lors d’une visite de reprise après un arrêt de travail. L’employeur est tenu de se conformer aux préconisations émises par le médecin du travail. Si le salarié à la qualité de travailleur handicapé (voir ci-dessous), l’employeur peut obtenir des aides pour financer les adaptations du poste de travail.

Les aménagements du temps de travail

A l’issue d’un arrêt de travail, le médecin traitant peut prescrire un « temps partiel thérapeutique ».

Cela permet une reprise de l’activité professionnelle de façon aménagée aux capacités du salarié, compte tenu par exemple de la fatigue qu’il ressent. Le temps partiel doit être autorisé par la caisse primaire d’assurance maladie dont dépend le salarié. Il doit être également accepté par l’employeur, ce dernier étant en droit de le refuser. En cas d’accord de toutes les parties, c’est au salarié et à son employeur de se mettre d’accord sur la répartition des heures de travail. Pendant la durée du temps partiel, le salarié conserve une partie des indemnités journalières versées par l’assurance maladie.

La reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé

Lorsqu’un salarié est reconnu travailleur handicapé, cela permet à son employeur de se conformer à l’obligation de toute entreprise de plus de 20 salariés d’employer des personnes handicapées, à hauteur de 6% de l’effectif total. Ce peut être une incitation à conserver le salarié dans son emploi. Ce statut permet également de pouvoir demander à bénéficier de certaines prestations ou droits, en particulier l’Allocation Adulte Handicapé (AAH) et la Prestation de Compensation du Handicap (PCH).

La reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé est délivrée par la commission des droits et de l’autonomie de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) du lieu de résidence.

Il existe ainsi différentes solutions pour faire face aux difficultés créées par la maladie dans l’exercice de sa profession. L’idéal, pour faire valoir ses droits et anticiper sur leur mise en œuvre, est de faire un bilan avec une assistante sociale d’un réseau SEP.

L’invalidité

En cas de diminution d’au moins deux tiers des capacités de travail ou de gain d’une personne, celle-ci peut être reconnue en situation d’invalidité par l’assurance maladie. Ce statut peut permettre, sous certaines conditions, d’obtenir une pension, y compris en cas de poursuite de l’activité professionnelle.

Le décret d’application n° 2012-135 du 30 janvier 2012 relatif à l’organisation de la médecine du travail précise que « Le médecin du travail est le conseiller de l’employeur, des travailleurs, des représentants du personnel et des services sociaux, notamment sur (…) l’adaptation des postes, des techniques et des rythmes de travail à la santé physique et mentale, notamment en vue de préserver le maintien dans l’emploi des salariés ».

Suis-je obligé(e) de révéler ma maladie lors d’un entretien d’embauche ?

Non, vous n’êtes pas tenu de révéler une maladie lors d’un entretien d’embauche. En revanche, la sincérité est fortement recommandée avec le médecin du travail– tenu au secret professionnel - , pour qu’il puisse exercer correctement sa fonction. C’est à lui d’analyser les adaptations opportunes du poste, sans rien révéler du diagnostic.

Suis-je obligé(e) de révéler ma SEP au médecin du travail ?

Lors de la consultation annuelle avec le médecin du travail, vous pouvez l’informer de votre état de santé, d’autant qu’ultérieurement, vous pouvez être amené(e) à lui demander un aménagement de votre poste de travail. C’est en effet le médecin du travail qui évaluera alors le bien-fondé de cette requête.

Le médecin du travail est tenu au secret professionnel comme tous les médecins. Il indique uniquement son avis à l’employeur.

Publié le : 15/09/2014 Mis à jour le : 01/03/2018

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