S’accorder du bien-être et préserver sa santé

Être aidant, c’est consacrer une bonne partie de son temps, de ses préoccupations, de son attention et de son énergie à accompagner un proche dans l’épreuve de santé qu’il traverse.
On ne choisit pas d’être aidant, on le devient par la force des choses. Et ce n’est pas parce qu’il n’est pas malade que l’aidant n’a pas, lui aussi, besoin d’aide ou du moins de conseils pour préserver sa santé, son bien-être et son capital énergie.

Faire les courses, le ménage, organiser les rendez-vous médicaux, effectuer les démarches administratives, assurer un accompagnement psychologique et une présence quotidienne auprès de la personne aidée sont des tâches laborieuses et lourdes à réaliser, surtout lorsque l’on est actif et que l’on travaille.
En effet, selon le sondage réalisé avec l’association Sep’Avenir, vous êtes 78% à déclarer continuer à travailler (lien article « Qui sont ces proches aidants ? »)
Engagé au quotidien, l’aidant est une personne active mais vulnérable. Souvent elle s’oublie et n’anticipe pas les conséquences de son dévouement sur son état psychologique et sur sa santé.

Les aidants sont souvent fatigués psychologiquement et physiquement. Ils sont fragiles et négligent leur santé qui est pourtant essentielle pour leur permettre de poursuivre pleinement leur rôle d’aidant.

Combattre le stress et éviter l’épuisement

Le quotidien de l’aidant est fait de nombreuses situations de stress qui impactent sa vie et son bien-être.
Sentiment de culpabilité, stress chronique, manque de temps et de repos, difficultés à se concentrer, perte de plaisir ou d’intérêt aux activités qui avant nous épanouissaient, érosion des liens sociaux ….tous ces signes sont des indicateurs qui doivent alerter l’aidant lorsqu’ils surviennent et l’amener à réagir ou à se faire, lui aussi, aider.

Repérer les signes de dégradation de l’état de santé

Du côté santé, nombreux sont les symptômes qui révèlent un état qui se détériore. Se sentir triste, irritable pour un rien, agressif, souffrir de douleurs ou d’infections à répétition, ressentir une forte fatigue qui ne cède pas au repos et au sommeil, recourir à des médicaments symptomatiques (pour lutter contre les troubles du sommeil, l’anxiété ou les douleurs) ou aux boissons alcoolisées, perdre ou prendre du poids, éprouver des tensions musculaires, des maux de tête, des troubles de l’appétit, des troubles digestifs ou des problèmes de peau….la survenue d’un ou plusieurs de ces symptômes doit être pris au sérieux et nécessite de demander un avis médical. Il est important de penser à soi. Votre aidé a besoin de vous savoir en forme pour que vous puissiez jouer pleinement votre rôle de soutien. Et en vous voyant vous occuper de vous, vous pourrez le déculpabiliser.

État de santé et bien-être

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit la santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité(1). » La santé est ainsi prise en compte dans sa globalité. Elle est associée à la notion de bien-être.

Se dégager du temps pour conserver une vie personnelle

Et pour s’occuper de soi il faut d’abord réussir à se dégager un peu de temps. Du temps pour éviter que surviennent les symptômes de stress et les soucis de santé, du temps pour prendre en charge les symptômes qui se sont installés et enfin du temps pour s’accorder du bien-être.

Prendre du temps pour soi suppose un peu de lâcher-prise, et ce n’est pas toujours facile.
Le lâcher-prise nécessite de faire le bilan sur son rôle d’aidant. Certaines tâches quotidiennes sont inévitables, d’autres le sont peut-être moins. Il est important d’être sélectif dans les tâches que vous effectuez. Il va peut-être falloir apprendre à dire « non » à certaines sollicitations et surtout penser à déléguer ce qui peut l’être et solliciter les aides qui sont disponibles.

Vous travaillez, parlez avec votre employeur

Être très sollicité par son rôle d’aidant peut avoir des répercussions sur son travail : arrêts de travail, fatigue, démotivation,… Ces états pèsent sur la situation du salarié aidant mais aussi sur celle de l'entreprise et de l'employeur.
Pour cette raison, il est important de parler de votre situation avec votre employeur. Les entreprises sont les premières interlocutrices des salariés à même de les aider à assumer toutes les tâches qui sont les leurs, en leur proposant des horaires aménagés ou en déployant le congé proches aidants (lien article « Connaître ses droits pour coller à l’évolution de la maladie »).

Concilier vie personnelle et professionnelle est d’ailleurs l'un des objectifs majeurs de la stratégie gouvernementale « Agir pour les aidants 2020-2022 » (2)

S’octroyer les services d’un aidant professionnel

De nombreuses aides sont à votre disposition (lien article « Connaître ses droits pour coller à l’évolution de la maladie »). En fonction du handicap et du niveau d’autonomie de votre aidé, certaines aides vous permettent de bénéficier d’un auxiliaire de vie à domicile, autant de temps que vous pourrez consacrer à votre bien-être.
Si vous en avez la possibilité, prenez contact avec une assistante sociale.

S’accorder du bien-être

Si finalement vous avez réussi à vous libérer un peu de temps, vous vous interrogez pour savoir comment l’occuper ? Dans un premier temps commencez peut-être par ne rien faire si vous sentez que votre priorité est de vous reposer. Ensuite, vous pourrez vous accorder des moments de bien-être, de plaisirs personnels, moments qui peuvent s’articuler sur 3 dimensions :

- faire du bien à votre corps
- faire du bien à votre psychisme
- faire du bien à vos relations sociales

Ces 3 dimensions ont pour objectif de réduire le stress quotidien, reprendre confiance en soi et en ses capacités, faire face plus sereinement aux événements de la vie quotidienne, augmenter sa résistance à la pression et éviter de s’affaiblir et de s’isoler.

Dimension corporelle

Au niveau du corps, l’idée sera d’éliminer au maximum les tensions musculaires et de raviver votre corps. Le sport, une activité physique régulière, la relaxation, les bains ou les massages seront particulièrement efficaces afin d’éliminer fatigue et toxines et redonner souplesse et tonus à votre corps.
N’hésitez pas à vous inscrire dans une salle de sport, dans un club de sport et de pratiquer une activité régulière qui vous plaise.

Dimension psychique

Vous devez permettre à votre esprit de s’accorder des pauses, des moments de répit, de s’échapper de votre situation quotidienne d’aidant, en ne pensant à rien et surtout en se faisant plaisir. La lecture, le cinéma, la musique, le jardinage ou la marche tout simplement peuvent alors être parfaitement adaptés.

Vous pouvez également faire appel aux médecines complémentaires.
L’hypnose, la sophrologie, l’acupuncture, la méditation ou encore la musicothérapie peuvent être d’une grande aide pour mieux gérer le stress quotidien, le vôtre mais aussi celui de l’aidé que vous accompagnez.

Dimension sociale

Au niveau des comportements sociaux, il convient de faire à notre entourage la place la plus large possible. Il est essentiel d’entretenir son réseau social, d’organiser et de planifier des moments réguliers de rencontre et de partage avec vos ami(e)s ou votre famille.
Parler de tout et de rien, rire, pleurer, partager des anecdotes, des conseils, écouter ou se laisser soutenir ont un excellent impact sur le stress.

Sources bibliographiques

1 - Préambule à la Constitution de l’Organisation mondiale de la Santé, tel qu’adopté par la Conférence internationale sur la Santé, New York, 19-22 juin 1946 ; signé le 22 juillet 1946 par les représentants de 61 États. 1946 (Actes officiels de l’Organisation mondiale de la Santé, n° 2, p. 100) et entré en vigueur le 7 avril 1948.

2 - https://solidarites-sante.gouv.fr/affaires-sociales/autonomie/article/agir-pour-les-aidants

Publié le : 25/09/2021

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