L’activité physique dans la SEP, le rôle de l’aidant​

L’activité physique occupe désormais une place clé dans la prise en charge de la maladie, aux côtés des traitements médicamenteux. S’il est aujourd’hui devenu nécessaire de stimuler son proche, pourquoi ne pas en profiter pour bouger avec lui ?

Le symptôme universel de la sclérose en plaques, celui que partagent tous les malades, quelle que soit la forme ou l’ancienneté de la maladie, c’est la fatigue. Il n’est donc pas surprenant que votre proche ait toutes les bonnes raisons de se calfeutrer chez lui et qu’il rejette l’idée de bouger.
La fatigue mais aussi les symptômes associés qu’ils soient moteurs, sensitifs, urinaires, etc… sont plutôt de nature à se ménager ou à se reposer et ils peuvent rendre difficile la pratique d’une activité physique.

Pendant des années, le corps médical a considéré que la SEP était une maladie qui nécessitait le repos et que seule une activité physique minimale était acceptable. En effet, l’activité physique était alors perçue comme délétère sur la maladie et susceptible de l’aggraver.

Mais aujourd’hui, les bénéfices de l’activité physique ont été reconnus scientifiquement et sont bien établis. Les malades qui pratiquent une activité physique sont moins fatigués, moins déprimés et ils ont une meilleure qualité de vie physique et mentale (1). De même, l’activité physique a démontré qu’elle ralentissait la dégénérescence cérébrale et qu’elle augmentait les performances cognitives (2).

Pour bien comprendre l’effet de l’activité physique, il faut rappeler que la sclérose en plaques et une maladie inflammatoire et que c’est l’inflammation qui est directement responsable de la fatigue ressentie.
Il est aujourd’hui reconnu que la pratique d’une activité physique exerce un effet anti-inflammatoire, ce qui explique son bénéfice sur la fatigue.

Des bénéfices santé pour tous

Si l’activité physique exerce un effet bénéfique dans la sclérose en plaques, elle possède également de nombreuses vertus santé pour toute la population, sur les principaux organes (cœur, poumons, articulations, …) et sur les principales fonctions de notre organisme. Alors pourquoi se priver de pratiquer une activité qui peut être bénéfique pour votre proche comme pour vous.

Rappel des bénéfices reconnus de l’activité physique sur la santé d’un individu en bonne santé

  • Cardio-respiratoire
  • Système ostéo-articulaire
  • Équilibre
  • Cognitif
  • Système immunitaire
  • Poids
  • Stress - Sommei
  • Social
  • Mortalité
  • Morbidité
    • Maladies cardiaques
    • Diabète
    • Cancer
    • Maladies neuro-dégénératives

Activité physique ou sport ?

Quand on parle d’activité physique, il est utile de la définir et surtout de la différencier du sport :

  • L’activité physique englobe les activités récréatives ou de loisirs, les déplacements, les activités professionnelles, les tâches ménagères, le jeu, le sport ou l’exercice planifié (définition OMS).
  • Le sport, est une activité physique qui implique des situations de compétition structurées, déterminées par des règles.

Nous parlerons désormais d’activité physique plutôt que de sport. En fonction de chaque malade, de son âge, de l’ancienneté de sa maladie, de ses ressources physiques, il existe toujours une activité qui peut être choisie et privilégiée. Poursuivre ou débuter une activité physique est donc essentiel pour préserver, voire améliorer les capacités de force, d'endurance, de mobilité, d'équilibre, de coordination qui se dégradent souvent chez les malades atteints de SEP.

Pour qu’elle devienne une réussite, l’activité physique doit se pratiquer par paliers et très progressivement, afin d’augmenter peu à peu le niveau physique, et ainsi éviter les problèmes de récupération constatés lorsque l'effort dure trop longtemps. On recommande généralement trois fois 30 minutes par semaine d’activité.

A chacun son activité physique

En fonction de vos habitudes, de vos goûts et des ressources physiques de votre proche vous trouverez l’activité qui vous correspond le mieux.
C’est le principe de l’activité physique adaptée, pratiquer l’activité qui vous ressemble, que vous pouvez exercer à 2, afin de partager ensemble des moments agréables.

Les activités physiques les plus adaptées aux malades de la sclérose en plaques sont : la marche, la marche nordique, le vélo, le vélo d’appartement ou le vélo elliptique, la natation, l’aquagym. Toutes ces activités peuvent se faire de manière indépendante, en salle de sport ou en piscine.

Et n’oubliez pas que se rendre à pied ou en vélo à son travail, faire ses courses, les décharger, jardiner, bricoler ou faire le ménage (passer l'aspirateur, étendre son linge) compte aussi comme activité physique.

La marche, l’activité star

La marche est l’activité la plus accessible, la plus facile à pratiquer et celle qui a prouvé de nombreux bénéfices santé. La marche a des effets positifs sur le cerveau, les performances cognitives et plus particulièrement la mémoire, sur le moral, sur le système ostéo-articulaire et musculaire, sur le poids, sur le cœur et enfin sur la longévité.

Si l’on parle souvent de 10 000 pas par jour, on sait aujourd’hui que les effets sur la santé s’exercent dès 3 500 pas par jour. Aller se promener ensemble, faire du shopping, ou jouer au ballon avec les enfants aura des répercussions positives.

Chez les personnes sujettes aux troubles de l'équilibre et qui craignent de tomber, la marche nordique est à préférer à la marche classique. La marche avec bâtons, aussi appelée marche nordique, est une nouvelle façon de marcher qui permet de remédier à ces inconvénients et qui apporte plusieurs avantages. L’utilisation de bâtons assure une meilleure posture, contribue au maintien de l’équilibre et force la participation du haut et du bas du corps dans les mouvements. Les bras, le tronc et les jambes étant mis à contribution, le cœur et les poumons sont davantage sollicités et l’ensemble du corps en bénéficie

Faire appel à un professionnel ?

En fonction des ressources de votre proche, n’hésitez pas à faire appel à un professionnel. Un coach sportif, un kinésithérapeute peut vous orienter vers une activité physique adaptée à votre proche.
Mais vous pouvez également faire appel aux services de votre municipalité s’ils proposent de l’activité physique adaptée.
Également appelée « Sport Santé ou Sport pour tous » les séances d’activité physique adaptée ou APA regroupent l’ensemble des activités physiques et sportives adaptées aux capacités des personnes (enfants ou adultes) atteintes de maladies chroniques ou de handicap. Il vous faudra obtenir une prescription de la part de votre médecin traitant.
L’objectif des séances d’APA est de prévenir l’apparition ou l’aggravation de maladies, d’augmenter l’autonomie et la qualité de vie des personnes, voire de les réinsérer dans des activités sociales

Et si aucune activité extérieure ne vous paraît possible ?

Si le handicap de votre proche rend difficile toute activité extérieure, vous pouvez également pratiquer une activité physique à votre domicile. Le sport en visioconférence. De nombreuses salles de sport et des coachs sportifs proposent depuis les périodes de confinement des cours en visioconférence. En fonction de vos capacités, vous pourrez également pratiquer le yoga, la gym suédoise, le Pilates, qui ne nécessitent pas de matériel spécifique. Sur smartphone, il existe désormais de nombreuses applications gratuites qui proposent des programmes d'entraînement à faire à la maison.

Références

  1. PETAJAN, J. H., E. GAPPMAIER, A. T. WHITE et coll. « Impact of aerobic training on fitness and quality of life in multiple sclerosis », Ann Neurol, 1996;39(4):432-441.
  2. PRAKASH, R. S., E. M. SNOOK, R. W. MOTL et coll. Aerobic fitness is associated with gray matter volume and white matter integrity in multiple sclerosis, Brain Res, 2010;1341:41-51.

Publié le : 07/10/2021

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