SEP et les poussées, ce qu'il faut savoir

Les poussées sont une manifestation typique de la sclérose en plaques, qui correspondent à une exacerbation temporaire de la maladie. Le point sur leur survenue et leur évolution avec le Dr Bertrand Bourre, neurologue au CHU Charles Nicolle à Rouen.

Une poussée, c’est quoi ?

La sclérose en plaques est une maladie du système nerveux central. Elle est notamment provoquée par un processus inflammatoire qui détruit l’enveloppe protectrice (la gaine de myéline) des nerfs du cerveau et de la moelle. Cette démyélinisation se traduit par des lésions qui modifient l’influx nerveux et qui sont à l’origine de symptômes.

Ce que l’on appelle une poussée correspond à l’apparition de nouveaux symptômes, la réapparition d'un ancien symptôme ou l'aggravation de symptômes déjà existants, durant plus de 24 heures et en l'absence de fièvre.

Quels sont les symptômes d'une poussée ?

Ces symptômes peuvent être très divers, cela dépend de la zone d’apparition des lésions. Ils peuvent se manifester de différentes façons, on retrouve par exemple :

  • des troubles moteurs, tels qu’une diminution de la force musculaire au niveau d’un ou plusieurs membres, voire d’une paralysie ;
  • des troubles oculaires, avec par exemple une baisse de l’acuité visuelle, une vision double ou des douleurs au niveau des yeux ;
  • des troubles sensitifs se traduisant par des fourmillements, des engourdissements, une perte de sensibilité à la chaleur ou au froid ;
  • des troubles de l’équilibre, avec une sensation de tanguer comme sur un bateau, des vertiges ou une instabilité ;
  • des troubles urinaires, tels que des envies pressantes ou à l’inverse des difficultés à uriner…

Par ailleurs, la fatigue est souvent plus marquée lors d’une poussée. La sévérité des troubles est également très variable, les symptômes pouvant être légers jusqu’à être très marqués.

Comment évolue une poussée ?

Généralement, les troubles apparaissent progressivement, sur quelques heures ou quelques jours. Ils persistent pendant une durée variable, qu’il est impossible de prévoir, allant de quelques jours à plusieurs semaines.

Elle est suivie d'une récupération, plus ou moins importante suivant les patients. Les symptômes régressent spontanément, au fur et à mesure de la diminution de l’inflammation. Plusieurs semaines sont souvent nécessaires pour qu’ils disparaissent.

Des séquelles sont-elles systématiques ?

On appelle séquelle la persistance d’un trouble survenue à l’occasion d’une poussée. Au début de la maladie, chez les personnes jeunes, le risque de séquelle est faible. Le plus souvent, les troubles régressent totalement, sans conséquence. En revanche, lorsque la maladie est plus évoluée ou si elle est d’emblée sévère, les symptômes peuvent devenir permanents.

Les poussées sont-elles prévisibles ?

Il est impossible de prévoir, pour une personne donnée, quand elle fera une poussée. Le délai entre deux poussées est variable. Certains malades vivent plusieurs années sans faire de poussées, alors que d’autres peuvent en avoir plusieurs au cours d’une seule année. En règle générale, la fréquence des poussées tend à diminuer avec le temps au cours de l’évolution de la maladie (passage d’une forme récurrente à progressive par exemple).

Pour aller plus loin

Retrouver plus d’informations sur les facteurs de risques des poussées, comment les prévenir, et comment les traiter dans l’article de la même section « SEP : Prévenir et traiter les poussées ».

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Date de publication : Mars 2023

7000041739-03/2023

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