L’IRM, UN EXAMEN ESSENTIEL

Qu’est-ce que l’IRM ?

L’IRM est un examen d’imagerie non invasif qui permet de voir à l’intérieur du corps. C’est un examen différent du scanner par la technologie utilisée et par les images obtenues. Le scanner repose sur la mesure de l’absorption des rayons X par les tissus. De son côté, l’IRM utilise un aimant très puissant qui fait réagir le noyau (un proton) des atomes d’hydrogène présents dans les molécules d’eau qui constituent 70% du corps humain. Les protons sont ensuite soumis à une onde radio qu’ils restituent dans un second temps, formant un signal. Ce signal est alors capté à l’aide d’une antenne adaptée, puis analysé, ce qui permet d’obtenir une cartographie précise des protons. Celle-ci est au final traduite en images par un puissant ordinateur.

À quoi sert l’IRM ?

Cet examen est très utile pour étudier tout ce qui contient des protons, c’est-à-dire ce que l’on appelle les « parties molles » de l’organisme : le cerveau, la moelle épinière, les viscères, les muscles, le cœur, etc. Les images de ces organes ou tissus sont beaucoup plus précises avec l’IRM qu’avec le scanner. Seule l’IRM permet ainsi d’étudier finement le cerveau et la moelle épinière, et de repérer les anomalies qu’ils peuvent présenter. D’où le recours à cet examen pour les malades atteints de sclérose en plaques.

Dans quelles circonstances l’IRM est-elle réalisée pour la SEP ?

L’IRM est un examen indispensable pour établir le diagnostic de la sclérose en plaques lorsque des signes cliniques (c’est-à-dire visibles et/ou ressentis par un patient) sont évocateurs de cette maladie. Les images obtenues permettent en effet de visualiser les lésions caractéristiques de la SEP. Il est ainsi possible d’en déterminer la localisation, le nombre, les caractéristiques et les répercussions. En fonction de ces éléments, le diagnostic de la maladie peut être posé (ou écarté).

Une IRM peut également avoir été réalisée pour une toute autre raison chez un patient chez qui l'on ne suspecte pas une SEP. Les images sont en effet parfois très évocatrices de la sclérose en plaques. On parle alors de syndrome radiologique isolé.

L’IRM est également très utile au cours du suivi des malades. Elle permet en effet de repérer si de nouvelles lésions apparaissent (même lorsqu’elles ne se traduisent par aucun signe clinique) et/ou si des lésions déjà identifiées évoluent. C’est donc un examen déterminant pour suivre l’évolution de la maladie et évaluer l’efficacité des traitements de fond.

Pour le diagnostic, une IRM du cerveau et dans certains cas de la moelle épinière est systématiquement réalisée. Pour le suivi, il est actuellement recommandé que tout malade atteint d’une SEP bénéficie au minimum d’une IRM du cerveau tous les trois ans. En pratique, beaucoup de centres hospitaliers proposent une surveillance annuelle par une IRM du cerveau. L’IRM de la moelle épinière est généralement moins fréquemment réalisée, mais cela dépend de la maladie.

Quels sont les risques associés à l’IRM ?

L’IRM est un examen sans danger particulier. L’injection d’un produit de contraste, du gadolinium, est fréquente avant l’examen, car il rehausse le signal et permet donc d’obtenir des images plus précises. Ce produit est généralement bien toléré. Cependant, des effets indésirables ont été décrits, tels que des réactions allergiques, des nausées et des vomissements, des maux de tête, mais ils surviennent rarement. Par ailleurs, l’accumulation du gadolinium dans le cerveau est possible. Enfin, l’IRM est un examen totalement indolore.

Quelles sont les précautions à respecter avant de passer une IRM ?

La technologie de l’IRM repose sur l’émission d’un champ magnétique intense. Ce dernier est susceptible d’endommager les appareils électroniques implantés, comme un pacemaker ou une prothèse auditive interne. Il est donc indispensable de signaler avant l’examen tout appareil de ce type, afin d’éviter tout problème éventuel, en particulier le dysfonctionnement d’un pacemaker. Il convient toutefois de noter qu’il existe des pacemakers compatibles avec l’IRM.

Le champ magnétique interagit par ailleurs avec les objets en métal à base de fer. D’une part, ces derniers perturbent le champ magnétique et par conséquent altèrent les images. D’autre part, et c’est potentiellement plus grave, ces objets sont susceptibles de se déplacer s’ils se situent dans un tissu ou un organe mou. Ainsi, il faut impérativement indiquer au radiologue avant l’examen la présence d’un corps étranger à base de fer, comme un corps étranger situé à l’intérieur de la rétine. Le radiologue jugera alors de la possibilité ou non de réaliser l’IRM.

Par ailleurs, il est recommandé de ne pas se maquiller avant l’examen. Certains produits de maquillage renferment en effet des particules métalliques qui peuvent perturber les images.

Comment se déroule l'examen ?

Sauf exception, il n’est pas nécessaire d’être à jeun pour passer une IRM. De même, vous pouvez prendre vos éventuels médicaments le jour de l’examen. En revanche, vous devez enlever tous les objets métalliques que vous portez sur vous, y compris les piercings. De même, vous devez laisser dans la cabine de préparation vos clés, cartes magnétiques, montre, porte-monnaie, lunettes et téléphone portable. Si le produit de contraste est nécessaire, il est injecté par voie veineuse un peu avant l’examen.

Une fois votre préparation terminée, vous êtes accompagné dans la salle où se trouve l’appareil d’IRM. Ce dernier se présente comme un gros anneau, avec une table d’examen qui passe en son centre. Vous vous allongez sur la table, puis l’opérateur installe au-dessus de votre tête (pour une IRM du cerveau) ou de votre torse (pour une IRM de la moelle épinière) une sorte de grille ; c’est l’antenne qui va réceptionner le signal. La table est ensuite déplacée à l’intérieur de l’anneau et l’examen commence.

Si vous êtes claustrophobe, il faut le signaler avant l’examen, afin que des mesures puissent être prises pour vous aider (prise d’un anxiolytique ou hypnose par exemple).

La durée nécessaire pour obtenir les images est d’environ 15 à 20 minutes. Pendant ce laps de temps, il est indispensable que vous restiez le plus immobile possible. C’est la condition nécessaire pour que les images soient de bonne qualité et puissent être correctement interprétées par le radiologue. Si vous avez besoin de bouger, pour éternuer ou tousser par exemple, prévenez l’opérateur. Vous pouvez en effet lui parler à tout moment grâce à un interphone.

Pendant son fonctionnement, l’appareil d’IRM est bruyant. Il émet, de manière irrégulière, des sons assez forts. Cela ne doit pas vous inquiéter ; ces sons sont normaux, ils sont dus au champ magnétique. Pour les atténuer, des bouchons d’oreilles ou des écouteurs diffusant de la musique peuvent être proposés avant que l’appareil soit mis en marche.

Comment sont rendus les résultats de l'examen ?

Une fois l’IRM terminé, le radiologue analyse l’ensemble des images obtenues (généralement plusieurs centaines à plusieurs milliers). Si vous avez déjà passé d’autres IRM, il prend en compte les résultats des examens précédents, ainsi que de l’ensemble de votre dossier médical. Ces données sont dans l’idéal déjà archivées et classées de façon sécurisée dans un système informatique appelé PACS. Le radiologue dicte ensuite un compte rendu de ces observations afin qu’une secrétaire médicale puisse le mettre noir sur blanc et l’imprimer. Généralement, le compte-rendu est établi peu après l’examen (sauf si la reconstruction des images est complexe et nécessite davantage de temps). Si vous le souhaitez, vous avez alors la possibilité de rencontrer le radiologue afin qu’il vous remette, en vous l’expliquant, le compte rendu. Ce dernier est également adressé systématiquement au médecin qui vous a prescrit l’IRM. Vous pourrez discuter des résultats avec ce dernier à l’occasion d’une consultation.

Publié le : 24/03/2017 - Mis à jour le : 10/09/2018

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