Julie et la SEP

En 2015, Julie mène une vie de rêve à Bali, où elle continue son métier de traductrice et s'apprête à lancer une structure à Bali, pour fabriquer des maillots pour enfants en batik. Avant le lancement, elle revient passer une partie des vacances d'été en France, avec son fils âgé de 12 ans.

Les vacances se transforment en cauchemar : un accident ischémique transitoire la conduit aux urgences, où est diagnostiquée dans la foulée une Sclérose en Plaques car elle présente une névrite optique.

"Sur le moment, je ne réalise pas ce double diagnostic, je ne comprends pas trop ce qui se passe. Même si je suis prise en charge tout de suite, c'est comme si je ne percute pas, comme si j'avais presque dans une forme de déni…"

Julie est traitée et décide finalement de passer l'été en Normandie, même si la maison de famille n'est pas du tout adaptée à la diminution de sa mobilité et de la vision.
"Mi-juillet je réalise que je ne pourrai rentrer à Bali, se remémore Julie. "C'est abominable pour moi, je le vis comme un retour à zéro... Je suis obsédée par mes chatons que j'ai laissés là-bas, par mes affaires qui seront pillées. Je cherche en urgence une école pour mon fils, âgé de 12 ans."

Julie récupère un peu, mais reste très fatiguée, avec une vision à droite très compliqué et le pied qui accroche. "A Noel, j'ai même eu envie de mourir", confie Julie. "Je ne voulais pas de cette vie, mettre ½ heure pour aller dans ma chambre... heureusement, ma meilleure amie d'enfance qui a une SEP progressive, Clémence m'a vraiment aidée à passer ce cap."

L'appel de l'Asie...

Un an après sa poussée, Julie décide de repartir en Asie. Elle vient d'avoir une nouvelle poussée et son neurologue la dissuade de repartir mais l'appel de l'Asie est le plus fort et heureusement, elle récupère bien de sa poussée.

"Je ne voyais pas ma vie en France, après 17 ans en Espagne et cette année en France", confirme Julie. "Ma vie à Bali me manquait trop, moi qui avais eu un coup de cœur 25 ans plus tôt lors de ma première visite. Je me sentais totalement chez moi à Bali et j'avais enfin réussi à avoir tout ce que je souhaitais : la nature, une vie tranquille, où la spiritualité a une place."

Si au départ, Julie et son fils pensaient voyager 3 mois et faire la rentrée scolaire à Bali en janvier, les retrouvailles balinaises ne sont pas à la hauteur des attentes :

"Bali avait beaucoup changé, avec beaucoup trop de touristes", raconte la voyageuse. "Nous décidons de partir à l'aventure 3 mois, en Thaïlande, au Laos puis au Cambodge. Finalement, nous avons enchaîné sur 11 autres pays durant 8 mois ! Baptiste m'a alors annoncé qu'il souhaitait reprendre une vie normale, en juin 2017."

De l'enfer à l'équilibre...

Le retour est alors très violent pour Julie, qui se sent en décalage par rapport à tout et à tout le monde. A Paris, il y a une telle tension, une agressivité...J'étais dans mon rôle de mère, c'était de mon devoir de lui répondre à ses attentes. J'étais là mais sans aucune envie."

Après une première année qu'elle décrit comme un enfer, Julie prend ses marques et continue ses traductions en ligne. En manque de lien social, elle postule dans un cabinet de recrutement qui lui propose un poste d'hôtesse dans les trains.

"Je n'avais rien dit de ma maladie et honnêtement, c'est le métier où je me suis le plus amusée !" s'enthousiasme-t-elle. "Je rencontrais plein de mondes, les équipes étaient internationales et très sympas (j'adore le mélange des cultures). Ça a été une année et demie épuisante physiquement. Je marche au défi : je ne peux pas le faire, alors allez je vais le faire..."

Une pandémie, plusieurs projets...

La COVID-19 est arrivée et paralyse les transports.
"J'ai saisi l'opportunité pour négocier mon départ et j'ai repris des études de naturopathie, une approche globale proche de l'ayurvédique en Inde. Je voulais me soigner plus naturellement et donner aux autres tout ce que j'avais pu apprendre en Asie. Physiquement cela m'a aidée et je me suis formée comme énergéticienne. Cela me donne des boosts d'énergie, qui ne sont pas miraculeux mais qui m'aident vraiment.
En plus des traductions, la jeune diplômée consulte deux jours par semaine. La pandémie est mise à profit pour écrire un livre, à partir de son journal de bord asiatique.

"C'était un exutoire pour partager avec ma famille tout ce qui s'était passé", analyse Julie. "Mais je souhaitais aussi dire que l'on peut vivre différemment : si j'avais écouté mon neurologue, je serai restée sur mon canapé à ne rien faire et j'avais envie de transmettre un message d'espoir !"

L'aventure littéraire d'Au bout de ma life*, tourne au succès. Publié à compte d'auteur, le livre intéresse 2 maisons d'éditions et un ami réalisateur de Julie aimerait en faire quelque chose. Comme quoi la vie réserve de belles surprises à ceux et celles qui savent les saisir !

*Au bout de ma life, Julie Coulon, aux éditions Paris Naturo, 17€



Sources bibliographiques

Publié le : 10/12/2021

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