Angie, la SEP et
la recherche d’emploi

La vie professionnelle et la recherche d'emploi d'Angie débutent avec une sclérose en plaques. Grande optimiste, la jeune femme assume sa maladie et fait passer ses compétences avant les symptômes.

À l'âge de 20 ans, Angie apprend qu'elle a une sclérose en plaques. Sa première poussée remonte à 2014 sous la forme d'une insensibilité du côté droit du corps. « Sur le coup, je me suis mise à pleurer quand le neurologue m'a annoncé le diagnostic. Ensuite, j'ai relevé la tête et je me suis motivée pour positiver, même si j'avais beaucoup de questions, notamment sur mon avenir professionnel. Je venais d'avoir mon diplôme en commerce mais j'ai essayé de relativiser. »

À l'époque, Angie est au chômage et souhaite participer à la campagne du muguet comme l'année précédente, à la bouquetière où elle faisait les bouquets. « J'ai tenu jusqu'au bout mais la dernière journée, je me suis évanouie tellement j'étais épuisée à cause des douleurs et des faiblesses musculaires dans les jambes. J'ai réalisé que je devais abandonner le commerce où l'on est beaucoup debout et le secrétariat m'a tentée. »

Commence alors une longue série de démarches administratives bien connue des patients : Maison Départementale des Personnes Handicapées, demande de Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) et reconversion professionnelle. « J'ai suivi une longue formation, dans un centre de réadaptation professionnelle, destiné à ceux qui ont une RQTH. Il y a eu plusieurs étapes : j'ai d'abord fait une pré-orientation de 3 mois, pour tenir compte de mes envies et de la compatibilité avec ma maladie. Puis j'ai opté pour une formation de secrétaire et d'assistante médico-sociale durant 1 an. »

« Je préfère jouer cartes sur table en entretien »

Durant sa formation, des stages doivent être réalisés et Angie découvre les entretiens professionnels et les réactions diverses des interlocuteurs face au handicap.

« Je préfère parler de ma maladie et jouer carte sur table, comme ça, mes employeurs savent à quoi s'attendre. Je pars ainsi sur un lien de confiance que sur des non-dits et en cas de symptôme sur mon lieu de travail, c'est plus simple. De toute façon, les recruteurs voient sur mon CV que je viens d'un centre de réadaptation professionnelle et que j'ai une RQTH. En entretien, soit je parle de mes difficultés à rester debout si j'ai un bon feeling, soit je précise juste ce que je ne peux pas faire. Je parle également des horaires car s'il y a beaucoup de temps de trajet, avec la fatigue, c'est compliqué. Et si l'employeur n'accepte pas, tant pis, c'est que ce n'était pas pour moi ! »

Légalement rien n'oblige à parler de son handicap ou de sa RQTH ; celle-ci a l'avantage de déboucher plus facilement sur des adaptations de poste. Angie n'en a pas forcément besoin, hormis le fait de ne pas être debout tout le temps, ce qui rend le secrétariat particulièrement adapté pour elle. « Ma santé n'a jamais posé de problème jusqu'à présent. J'ai même obtenu un contrat à durée déterminée chez Leclerc pour être hôtesse de caisse, ils m'ont proposé des aménagements et cela s'est très bien passé ! »

Certaines entreprises sont en effet réputées « inclusives », avec une véritable politique handicap, et un département spécifique avec une mission handicap, qui facilite l'intégration de la personne en situation de handicap. Dans les plus petites sociétés un référent handicap peut être nommé.

Mais certaines sociétés restent très fermées sur le sujet... Angie garde le souvenir d'un entretien qui s'est très mal passé. « La recruteuse posait beaucoup de questions sur mon handicap, la raison pour laquelle j'avais une RQTH. J'étais exaspérée de voir qu'avec tous les handicaps invisibles, il y a encore des gens qui ne comprennent pas ! Mais je suis très optimiste, je sais qu'il y aura toujours des gens comme ça et que ce ne sera pas la dernière... »

« J'ai confiance en mes compétences ! »

La pandémie de covid-19 complique aussi les recherches d'emploi. Mais en février 2021, Angie a heureusement la possibilité de faire un remplacement dans un cabinet de médecins généralistes, où elle avait fait un stage durant sa formation.

« J'ai parlé à la secrétaire que je remplace et aux médecins pour qui je travaille de ma pathologie. Ils voient que je fais bien mon travail et ils sont toujours dans la bienveillance et le non-jugement. Je commence mes recherches pour la suite, dans les cabinets médicaux, où ils doivent être plus compréhensifs mais cela doit dépendre des personnes. »

« Je suis confiante pour la suite, je suis une grande optimiste ! » conclut Angie avec un sourire. Si je commence à être pessimiste, je ne vais rien trouver et j'ai confiance en mes compétences et dans ce que je peux apporter à l'entreprise ! » Cette posture positive a visiblement plu jusqu’à présent et inspiré confiance à ses employeurs...

Publié le : 05/03/2021

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