ALIMENTATION : L’ÉQUILIBRE AVANT TOUT !

La maladie n’impose pas de contrainte alimentaire particulière

A ce jour aucun régime n’a démontré un effet thérapeutique.

Comme pour beaucoup de maladies, des personnes plus ou moins bien intentionnées proposent des régimes alimentaires particuliers pour mieux lutter contre la SEP. Avec à la clé, la promesse de ralentir la maladie, de retarder les poussées, voire même de guérir. En réalité, il faut le dire sans détour, tous ces régimes, c’est du baratin !

« De très nombreuses études sérieuses ont été réalisées sur l’alimentation dans le cadre de la SEP, explique ainsi le Dr Cécile Donzé. Aucune n’a mis en évidence un effet bénéfique d’un régime ou d’un complément alimentaire sur l’évolution de la maladie ou sur sa guérison. »

En fait, lorsque l’on vit avec une SEP, il n’existe aucune recommandation particulière à suivre sur le plan alimentaire. Il est possible de manger de tout, sans restriction ou précaution spécifique. Le mode d’alimentation conseillé est celui recommandé à la population générale. En d’autres termes, cinq fruits et légumes par jour, du pain, des céréales, des pommes de terre et des légumes à chaque repas, du lait et des produits laitiers trois fois par jour, et de la viande une à deux fois par jour. L’essentiel, c’est de manger de toutes les catégories d’aliments de façon raisonnée et raisonnable afin de s’assurer des apports suffisants pour tous les nutriments essentiels.

Compléments : en cas de carence uniquement

Une alimentation équilibrée couvre donc tous les besoins. La plupart du temps, il est donc inutile de prendre des compléments alimentaires. D’une part, ils n’auront aucun effet sur l’évolution de la maladie. D’autre part, ils ne contribueront pas au bon fonctionnement de l’organisme puisque ce dernier a déjà tout ce dont il a besoin. Le seul cas où la prise de complément alimentaire est nécessaire est la situation d’une carence avérée. Il est par conséquent conseillé de faire réaliser de temps à autre (mais pas tous les trois mois, cela ne servirait à rien) un bilan sanguin des principaux éléments, en particulier les protéines et les vitamines. En cas de carence, une supplémentation pourra être entreprise. En sachant toutefois, que rien ne remplace la qualité nutritive des aliments frais.

Ne pas laisser s’installer une dénutrition

Quand on vit avec une SEP, la question à laquelle il faut surtout prêter attention est le risque de dénutrition. La maladie peut par exemple entraîner des troubles de la déglutition. Lorsqu’il devient difficile d’avaler, on a tendance à moins manger.

« Il est important de signaler rapidement ce type de difficulté, indique le Dr Donzé. Dépisté tôt, ce trouble peut être en effet efficacement réglé avec une rééducation orthophonique ».

Autre effet possible de maladie, la constipation. Dans ce cas, une adaptation de l’alimentation, avec un apport accru en fibre et une bonne hydratation, permet généralement d’améliorer la situation.

Avec le handicap lié à la maladie, la préparation des repas peut aussi devenir difficile. Il n’est pas forcément évident d’aller faire ses courses et de se faire des petits plats lorsque l’on a des difficultés à se déplacer, a fortiori lorsque l’on vit seul.

« L’important, c’est de parler à son médecin ou à un membre de l’équipe soignante de ses difficultés, explique le Dr Donzé. Cela nous permet d’en identifier la ou les causes et de proposer des solutions. Par exemple, de faire intervenir un ergothérapeute pour acquérir davantage d’autonomie dans ses mouvements, un nutritionniste pour adapter l’alimentation, ou encore une assistante sociale pour que le patient bénéficie d’aides à domicile ».

Troubles de la déglutition : les conseils pratiques

Les troubles de la déglutition peuvent toucher près d’un tiers des personnes atteintes de SEP. En plus d’une rééducation orthophonique, différents conseils peuvent contribuer à en amoindrir l’impact. Il est ainsi recommandé de couper en petits morceaux les aliments, en particulier la viande et les légumes. Les bouchées doivent être également petites. Il est conseillé de manger lentement, en posant ses couverts entre chaque bouchée. Certaines textures seront à privilégier. A l’inverse, il faut se méfier de certains aliments tels que la salade, le riz, la semoule, les petites pâtes, les aliments fibreux et les feuilletés.

« Avec la SEP, le principal c’est d’avoir une alimentation équilibrée, adaptée à ses besoins en fonction de ses activités, selon les règles de base qui concerne tout le monde » - Dr Cécile Donzé.

Publié le : 17/01/2018 Mis à jour le : 19/01/2018

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