SEP & immunité : quels sont les coupables ?



Dans ce second article de cette série sur l’immunité dans la SEP, vous comprendrez ce qu’il se passe lorsque vous faites une poussée mais aussi pourquoi le handicap peut progresser, même en dehors des poussées et des lésions visibles à l’IRM.

Tous les mécanismes immunitaires impliqués dans la SEP ne sont pas totalement élucidés mais peu à peu, leur compréhension s’affine. Certaines cellules du système immunitaire jouent un rôle clé, notamment les lymphocytes et la microglie (ou cellules microgliales). Cette meilleure compréhension des mécanismes impliqués dans la SEP permettrait d’évaluer de nouveaux traitements les ciblant.

Lymphocytes, késako ?1, 2, 3

Les lymphocytes font partie des globules blancs, cellules du système immunitaire. Leur but est d’identifier les éléments potentiellement dangereux pour l’organisme comme les virus, les bactéries, etc … et de les détruire.

Certaines défenses immunitaires se retournent contre votre corps et parviennent à aller dans le cerveau et la moelle épinière, à l’origine d’une poussée de SEP. Ces cellules sont les lymphocytes, ce sont eux qui détruisent la myéline, la gaine située autour des nerfs. Il en existe plusieurs types, chacun ayant un rôle bien défini.

Une poussée de SEP est provoquée par une inflammation et la destruction de cette gaine de myéline. Ce sont les lymphocytes T qui sont impliqués dans ce cas, (et plus particulièrement un sous-type appelé lymphocytes T effecteurs. Un autre sous-type, comme les lymphocytes T régulateurs, jouent un rôle en régulant l’activité des effecteurs.

Autres « coupables » : les lymphocytes B. Ils agissent par différents mécanismes, par exemple en produisant des anticorps (qui sont l’équivalent d’une arme destinée à détruire l’ennemi). Ils ont un rôle à la fois dans l’inflammation que l’on observe dans les poussées et dans la neurodégénérescence. Si la gaine de myéline détruite n’est pas réparée, une mort neuronale survient. Elle explique les séquelles après les poussées et l’évolution vers une SEP progressive.

Microglie, pourquoi est-elle impliquée dans la SEP ?4

Je vous ai déjà parlé de la smoldering MS, cette évolution à bas bruit de la maladie, même en dehors des poussées qui explique que le handicap augmente même s’il n’y a pas de poussée.

Les cellules responsables ? Ce sont en partie les cellules microgliales. Elles jouent normalement un rôle de soutien pour les autres cellules mais aussi de protection et de régulation dans leur état homéostatique (ou état normal).

Au cours de cette neuro-inflammation chronique à bas bruit, la microglie devient pathogénique (elle est hyperactivée) et libère des substances favorisant l’inflammation, certaines lésions ainsi que la neurodégénérescence aboutissant ainsi à la progression insidieuse du handicap.

Pourquoi est-ce essentiel d’avoir découvert ce nouveau mécanisme ? D’une part, parce que pour les patients, comme pour les neurologues, cela permet d’expliquer pourquoi le handicap peut progresser alors qu’il n’y a pas de poussée ou de lésions visibles à l’IRM, et d’autre part, parce que cela a ouvert la voie à la recherche sur cette voie thérapeutique avec de nouvelles molécules en développement ciblant la « Tyrosine Kinase de Bruton » impliquée dans l’hyperactivation microgliale.

A suivre avec attention !

Sources bibliographiques

250325152086NQ – 06/2025

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