LES AUTO-ETIREMENTS EN PRATIQUE

Sclérose en plaques : Découvrez les bienfaits des étirements et quelques exercices pratiques pour vous étirer facilement.

Dans quels cas est-il recommandé de s’étirer ? Quels exercices pratiquer ? Quelles sont les précautions à prendre ? Voici quelques conseils pratiques sur les auto-étirements.

Quand s’étirer ?

« Les auto-étirements font partie de la prise en charge de la spasticité mais ils sont recommandés même chez les patients sans spasticité », explique Marc-Alexandre Guyot, professeur d'activité physique adaptée. « Je conseille d'en faire tous les soirs, et plusieurs fois par jour si nécessaire en cas de spasticité ». En effet, après avoir marché la journée, il y a une sollicitation excessive du système musculaire qui est trop actif. D'après Marc-Alexandre Guyot, les étirements le soir vont mettre le corps en phase off pour relâcher les muscles ; ils donnent l'information au cerveau de se calmer en lui redonnant un feedback sur la capacité des muscles à s'allonger.

Chez les patients sans spasticité, les auto-étirements permettent de travailler la mobilité et la souplesse des articulations (pour gagner en amplitude). « Plus on est souple, plus on a d’amplitude dans nos mouvements et plus on est capable de s'adapter en cas de perturbations, par exemple si on trébuche », détaille le spécialiste.

Autre bienfait non négligeable : se recentrer sur ce que l'on ressent et se concentrer sur ce que l'on fait. « C'est un moment où on s'écoute et où on se met en pause », commente-t-il. « Les gens ont tendance à ne pas s'écouter et à forcer ; là ils écoutent leur corps... ».

Enfin, étirer régulièrement ses muscles permet d'entretenir le travail réalisé par le kinésithérapeute car la souplesse articulaire et l’élasticité musculaire doivent être travaillées très régulièrement. Si le kinésithérapeute passe moins de temps à étirer, il gagnera du temps pour travailler autre chose.

Les étirements en trois phases

Il est bien sûr nécessaire de vérifier auprès de son médecin qu'il n'y a pas de contre-indication.

Un étirement comporte 3 phases :

  • La mise en tension des muscles (quand le mouvement est initié) ;
  • Le maintien de la posture ;
  • Le relâchement des muscles (quand on revient à la position de départ).

Les mouvements doivent être faits lentement et sans à-coup. Ils doivent être indolores ou il faut les arrêter immédiatement en cas de douleur.

Dernier conseil, n'oubliez pas de respirer ! Car on a souvent tendance à bloquer sa respiration alors qu'il faut au contraire bien expirer lors de la mise en tension du muscle.

Etirements du mollet et du quadriceps : exercices pratiques

« Je conseille de demander au kinésithérapeute de leur apprendre les mouvements à faire, adaptés à la personne », recommande Marc-Alexandre Guyot

Le professeur d'activité physique adaptée (APA) a choisi quelques étirements fondamentaux des membres inférieurs, les plus concernés par la spasticité et les plus sollicités par la marche :

  • Etirements du mollet

Deux possibilités :

- soit on se met devant un mur et on fait comme si on le poussait (la jambe que l'on étire est en arrière et tendue, avec le talon au sol) ;
- soit on met son pied sur un livre par terre et on pose l'avant du pied sur le livre et on tend la jambe en avançant la hanche au-dessus du livre.

  • Etirement du quadriceps (le gros muscle de la cuisse)

Deux possibilités également :

- soit on se met à genou par terre et on vient s'asseoir sur les talons (pour corser l'exercice, on va poser les mains derrière soi et lever son bassin) ;
- soit en position debout, on essaie d'attraper son pied en ramenant le talon sur la fesse.

« Pour chaque étirement, il est conseillé de le faire 8 fois 30 secondes, tous les soirs, avec 5 secondes de pause entre chaque étirement », précise Marc-Alexandre Guyot. « Il faut le faire à droite et à gauche (même s'il n'y a pas de spasticité des deux côtés) car l'étirement de l'autre côté permet de soulager le système musculaire de l'autre jambe et de le relâcher ».

Dans la journée, les étirements sont aussi intéressants, notamment lorsque l'on est resté assis longtemps et si l'on sent que durant la marche, cela devient plus dur ou si le pied traîne. Il faut alors s'arrêter et étirer 2 à 3 fois 30 secondes.

Pour aller plus loin (vidéo)

Publié le : 25/03/2019

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