L'HUMOUR, UNE ARME CONTRE LA MALADIE !

Humour : forme d'esprit qui s'attache à souligner le caractère comique, ridicule, absurde ou insolite de certains aspects de la réalité (Larousse).

L’humour a une place essentielle dans ma vie et j'avais envie de vous en parler puisque la maladie et le handicap génèrent parfois ce type de situations, dont l'humour facilite l'acceptation. Décryptage des apports de l'humour, avec en bonus une interview de l'écrivain Jean-Louis Fournier, père de 2 enfants polyhandicapés et auteur de l'inoubliable « Où on va Papa ».

Quoi de plus agréable que d'éclater de rire ? Submergés par les endorphines, que produit le cerveau sous l'effet de cette émotion positive, notre corps et notre esprit se détendent et s'apaisent… Ce bain d'endorphines est même capable d'atténuer la douleur et de diminuer le stress, et c'est précisément ce que nous offre l'humour en suscitant le rire.

Jean-Louis Fournier indique d'emblée la place de l'humour dans sa vie : « C'est un antalgique. Quand on n'a pas de solution, soit on s'effondre, soit on trouve une parade et moi, c'est l'humour ». Et en effet, il permet de prendre du recul sur une situation parfois dramatique et d'adopter un autre point de vue. Ce changement de perspective amène souvent une façon différente de gérer la difficulté et au final de mieux l'accepter. Ce que confirme l'écrivain : « L'humour donne une autre attitude devant les misères du monde : quand on est triste, ça ne sert à rien. Bien sûr il faut pouvoir faire de l'humour, il y a des moments où l'on ne peut pas rire car c'est insupportable. Mais quand on arrive à rire, cela transforme nos drames, c'est une victoire extraordinaire sur le sort ».

Et bien souvent, l'humour s'impose de lui-même car c'est un mécanisme de défense salutaire en situation de crise ! Il est même répertorié dans le DSM-IV, la bible de la psychiatrie américaine, comme l'un des 31 mécanismes de défense : c'est d'après ses auteurs un processus psychologique qui protège l'individu de l'anxiété, de la perception des dangers et du stress. En plus de mettre à distance les situations anxiogènes, il augmente l'impression de maîtrise sur celles-ci et grâce aux endorphines, accentue le bien-être…

« Rire, ce n'est pas de l'indifférence à ce qui arrive, c'est une victoire », précise l'écrivain. En riant, il ne s'agit pas de nier l'émotion négative et de la refouler, mais plutôt d'intégrer un peu de vie et de gaieté, avec la plaisanterie… J'ai bien vu qu'au début, j'étais incapable de plaisanter avec mes troubles cognitifs, de les dédramatiser en me disant qu'ils étaient relativement légers et pas si graves que cela. Je n'avais aucun recul, le temps m'en a offert, l'aide de proches gentiment moqueurs également.

Pour être tout à fait honnête, je dois aussi parler des utilisations négatives de l'humour : il peut être un mécanisme d'évitement qui permet de ne pas se confronter à la difficulté, ou qui la minimise en excès. De plus quand il sert à s'auto-déprécier, il est nocif pour l'estime de soi. Mais utilisé à bon escient, il ouvre la porte à des ressources insoupçonnées !

Mais dans certains contextes, je n'ai pas toujours l'énergie, le recul ou la force de faire de l'humour et de rire. Alors spontanément, je me suis entourée de personnes drôles, qui étaient capables de plaisanter sur ma façon de manger de la main gauche lorsque mon bras droit était paralysée ou me dire quand je souffrais de mon aphasie « Ah si tu parles en chti, on ne risque pas de te comprendre ! » ou encore « Merci d'arroser mes chaussures » quand après m'être brossé les dents avec une paralysie faciale et une hémiplégie, je crache la moitié à côté. Et ces réflexions restent des souvenirs amusants qui adoucissent vraiment celui d'une poussée particulièrement éprouvante !



À lire :

Publié le : 19/08/2016 Mis à jour le : 29/03/2018

Restez informé

Chaque mois, un compte rendu
de l’actu Sep-Ensemble dans votre boite mail.