Quiz sexo été 2020 – 2ème partie

Après un quiz sur la sexualité en général (lien article Quiz sexo été 2020), le second porte sur la sexualité avec une sclérose en plaques, qui peut provoquer des troubles sexuels. Le savoir permet d’avoir un traitement ou une prise en charge plus rapidement, et de se réconcilier avec les galipettes...

La SEP peut altérer l'érection et la lubrification vaginale

Vrai. La sclérose en plaques provoque des troubles sexuels, aussi bien chez les femmes que chez les hommes.
La lubrification vaginale, qui est la production de sécrétions au niveau du vagin sous l'effet de l'excitation sexuelle, peut être diminuée, alors même que la femme se sent excitée et a envie d'avoir un rapport. Résultat, la pénétration devient inconfortable voir douloureuse. En parler à un médecin, généraliste, neurologue, gynécologue, sexologue, est important pour avoir une prise en charge adaptée. Les lubrifiants durant la pénétration et un traitement de la sécheresse vaginale permettent de se réconcilier pleinement avec les galipettes. Allonger la durée des préliminaires pour laisser le temps au corps de lubrifier et ne pas uniquement focaliser sur la pénétration. Il y a d'autres choses à faire comme les baisers langoureux, les cunnilingus, les fellations, la masturbation (chacun s'occupe de soi mais les yeux dans les yeux ou masturbation réciproque), les massages érotiques...

L'érection également peut pâtir de la SEP. Souvent très mal vécu par les hommes, ce trouble nécessite pourtant d'être abordé avec un médecin car il existe des traitements sous forme de comprimés, de gel ou de piqûres pour retrouver une érection de qualité. Un soutien psychologique auprès d'un sexologue n'est pas inutile car le trouble de l'érection est éprouvant à vivre pour l'homme et pour le/la partenaire. De la même façon, ne pas tout miser sur la pénétration et varier les pratiques sexuelles seront des moyens de garder tendresse et plaisir, en diminuant la pression de la pénétration.

Avoir un trouble sexuel diminue souvent la tendresse

Vrai. Tout simplement parce que la personne ayant le trouble évitera les marques de tendresse de peur qu'elles ne débouchent sur un rapport sexuel. Rapport qui le ou la confrontera au trouble sexuel... Son/sa partenaire vit mal cet évitement, notamment s’il n'est pas au courant du trouble. Cela souligne d'une part l'importance d'en parler à son médecin pour bénéficier d'une prise en charge, et d'autre part de lancer un dialogue pour expliquer clairement ses craintes, pour conserver les bienfaits de la tendresse.

En sachant qu'une marque d'affection ne débouchera pas forcément sur un rapport, le couple n'hésitera plus à continuer à se prendre dans les bras. Le contact physique fait sécréter de l'ocytocine, l'hormone de l'attachement entre les amants, et fait un bien fou...

La sclérose en plaques n'a jamais d'impact sur le désir

Faux. Le désir peut être impacté pour différentes raisons. Les troubles sexuels dans la sclérose en plaques sont dus à un symptôme, un effet secondaire de médicament, ou encore sont liés aux répercussions psychologiques et émotionnelles (anxiété, dépression, stress, baisse d'estime de soi...). Ces deux dernières causes sont les plus fréquentes.

La baisse de libido est souvent en lien avec plusieurs facteurs : par exemple la fatigue, un effet secondaire de médicament, ainsi qu'une difficulté à accepter la maladie. Une thérapie avec un sexologue est intéressante pour comprendre la cause et agir sur les facteurs qui peuvent être améliorés. Parfois, la raison n'a rien à voir avec la sclérose en plaques et la baisse de libido peut être en lien avec la relation de couple, ou une raison médicale autre.

L'orgasme peut être perturbé à cause de la maladie

Vrai. Lorsque l'on a une sclérose en plaques, la sensation de l’orgasme peut être émoussée. La raison peut être d'origine organique (physique) ou psychologique ou les deux.
D'emblée, il faut préciser que l'orgasme nécessite des stimulations adaptées et suffisamment intenses pour provoquer une montée de l'excitation et déclencher le réflexe de l'orgasme. Un état d'esprit suffisamment détendu est aussi indispensable pour y parvenir. Or la maladie peut perturber l'état d'esprit, notamment dans les suites du diagnostic ou en cas d'exacerbation, de dépression, d'anxiété. Certains symptômes peuvent aussi compliquer l'accès à l'orgasme, comme des sensations diminuées au niveau des zones sexuelles, ou des douleurs, des fourmillements, des picotements. La fatigue allonge le temps pour accéder à l'orgasme aussi.

Dans ces cas-là, il ne faut pas hésiter à consulter un sexologue qui prendra en charge les symptômes qui peuvent l'être, donnera des conseils pratiques : apprendre à lâcher-prise via des techniques de relaxation ou d'hypnose, stimuler d'autres zones érogènes (les seins, l'intérieur des cuisses, les fesses, le cou, etc) que celles que l'on avait l'habitude de stimuler. Ou encore utiliser des sextoys pour avoir des sensations plus intenses et plus longues si la sensibilité est diminuée, faire une thérapie pour reprendre confiance en soi. Pour les femmes, la rééducation périnéale est intéressante pour apprendre à contracter son périnée, qui participe au plaisir féminin. La masturbation aide aussi à se connaître, à savoir comment avoir un orgasme et donc à le montrer à son/sa partenaire.

Parler de sexualité en couple n'améliore pas le problème sexuel...

Vrai et faux. C'est vrai puisque le dialogue ne guérira pas le trouble s'il est provoqué par la maladie. Mais c'est faux parce qu'il adoucira vraiment la situation pour chacun des partenaires. Celui ou celle qui souffre du trouble sexuel en a souvent honte : à tort puisqu'il n'en est pas responsable, c'est la maladie qui l'est... Evacuer ce qu'il a sur le cœur lui fera du bien et clarifiera la situation. Le ou la partenaire sera soulagé(e) car le silence génère bien des incompréhensions. Souvent, le partenaire remet en question l'amour ou le désir que lui porte son ou sa partenaire. Il se demande même si l'autre ne le trompe pas, alors qu'il évite simplement les rapports de peur que son érection défaille. Parler et rassurer sont deux composantes essentielles dans tous les couples mais encore plus avec une sclérose en plaques...

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