Sexualité : quand la SEP perturbe l'érection

La sclérose en plaques peut provoquer des troubles sexuels, et notamment un trouble de l'érection, aussi appelé dysfonction érectile. Sa définition est très précise : c'est une incapacité persistante ou répétée à avoir une érection suffisante pour permettre une activité sexuelle satisfaisante, présente depuis au moins 3 mois. Une "panne" ponctuelle n'est donc pas une dysfonction érectile ! Cela arrive à tous les hommes. Mais si elle se reproduit fréquemment, il vaut mieux en parler à votre médecin (généraliste ou neurologue).

Quelles causes ?

Le trouble de l'érection peut être organique ("physique", du fait d'une lésion au niveau des zones gérant l'érection), ou d'origine psychologique (dans les suites du diagnostic par exemple, lors d'une poussée, ou en lien avec une anxiété majeure, une dépression). Elle peut aussi être un effet secondaire de certains médicaments. Le plus souvent, même quand elle est organique, il y a un retentissement psychologique, ce trouble n'étant ni facile à vivre ni à accepter.

Un symptôme éprouvant

Ce symptôme est souvent angoissant et très déstabilisant. Il provoque parfois un sentiment de honte, de dévalorisation, voire de culpabilité. Il est possible de voir sa virilité ébranlée, avec un impact sur sa confiance en soi, mais aussi sur son couple. Certains évitent alors les rapports sexuels, ce qui provoque une incompréhension du ou de la partenaire, qui se sent moins désirable ou qui doute des sentiments de son partenaire. D'autres continuent à en avoir mais en se concentrant sur leur érection, au détriment de la tendresse et du plaisir. Le couple peut s'éloigner si les non-dits persistent. Une prise en charge peut aider à améliorer la situation et réinventer sa sexualité.

Quelle prise en charge ?

La dysfonction érectile est le trouble sexuel où l'arsenal thérapeutique est le plus fourni. Il peut s'agir de médicaments, d'injections dans les corps caverneux du pénis, du vacuum ou en cas d'échec des précédents traitements de prothèse pénienne, une option qui reste rare. Le plus souvent, le médecin prescrit tout d'abord un médicament par comprimé, de la famille des inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5. Ils se prennent soit au moment du rapport, soit pour l'un d'entre eux de façon quotidienne. Si cela ne fonctionne pas, d'autres options existent, une crème à appliquer sur le méat urétral (l'orifice par lequel sort l'urine et le sperme), voire des injections dans les corps caverneux du pénis, des cylindres se remplissant de sang durant l'érection.

En cas de dysfonction érectile très évoluée, un vacuum peut être proposé. Cette pompe à vide crée une érection mécaniquement, qui sera maintenue grâce à un anneau élastique à la base du pénis. Enfin, dans les cas extrêmes, par exemple un patient âgé avec d'autres facteurs de risque comme un diabète, une prothèse pénienne est indiquée lorsque les traitements précédents ne fonctionnent pas.

Une prise en charge associant le ou la partenaire

Il n'est pas toujours facile d'accepter de devoir prendre un médicament pour l'érection, notamment à un âge jeune. Même si la SEP est une cause organique de trouble de l'érection, le retentissement psychologique n'est pas négligeable. Si le patient est en couple, sa compréhension est fondamentale et consulter ensemble un sexologue facilitera la prise en charge. Elle peut être salvatrice pour passer le cap et retrouver une sexualité épanouissante, même si elle est différente de celle que l'on a connue.

Articles en lien :

Témoignage

https://www.sep-ensemble.fr/chroniques-charlotte/mourad

https://www.sep-ensemble.fr/la-sep-au-quotidien/sep-sexualite

https://www.sep-ensemble.fr/la-sep-au-quotidien/troubles-sexuels-hommes-sclerose-en-plaques

Sources bibliographiques

  1. Manuel de sexologie, Patrice Lopès et all, Edition Masson

Publié le : 26/02/2022 Mis à jour le : 26/02/2022

Restez informé

Chaque mois, un compte rendu
de l’actu Sep-Ensemble dans votre boite mail.