CAMILLE, VIREVOLTE ET SEP

L'histoire de Camille, c'est l'histoire d'une passion, celle des chevaux, et d'une leçon de vie.

Il faut croire en soi et en ses projets, ainsi, on arrivera à les mener à bien...
Une histoire galvanisante, qui parle d'adaptation et de dépassement de soi.

Les chevaux, sa passion...

Agée de 29 ans, Camille virevolte, dans la vie comme à cheval... Elle en a d'ailleurs fait son métier. Elle qui a commencé à monter à cheval dès l'âge de 4 ans n’a jamais perdu sa passion et elle a décidé de se former à la voltige équestre en 2008. Débute alors un entraînement axé sur l'exigence physique et guidé par l’envie...
Entre temps, le diagnostic de sclérose en plaques tombe en 2011, après plusieurs années sans savoir de quoi elle souffrait. Cependant, la maladie ne remet pas en cause son choix professionnel et ne l'éloigne pas des chevaux qui font partie de sa vie ou plutôt, qui sont sa vie. Étonnamment, le diagnostic est vécu comme un soulagement :

« Il s'est écoulé un an et demi, entre la deuxième et la troisième poussée, durant lequel j'ai souvent eu des signes précurseurs, des symptômes, confie la jeune voltigeuse. À l'époque, j'apprenais la voltige de cirque et parfois je voyais flou quand j'étais debout sur les chevaux et ma jambe gauche était plus faible. Le diagnostic m'a apaisée, parce que je me suis dit qu'enfin j'allais pouvoir aller de l'avant et trouver des solutions avec cette nouvelle donnée dans ma vie. »

« Le diagnostic m'a apaisée, parce que je me suis dit qu'enfin j'allais pouvoir aller de l'avant et trouver des solutions avec cette nouvelle donnée dans ma vie. »

... et une rééducation !

Grâce à cet état d'esprit et animée par la même flamme qu'à ses 4 ans où elle découvre le poney, Camille n'a aucun doute sur son choix de carrière et elle va même plus loin :

« Moi, ce sont les chevaux qui me permettent d'aller bien ! S’exclame-t-elle. Lors de la deuxième poussée en 2010, j'avais les mêmes symptômes que l'année précédente la vue était floue et j'évaluais mal les distances. De plus, tout le côté gauche de mon corps était de plus en plus faible. Je suis rentrée chez mes parents. Je n'avais pas le moral, je me sentais très diminuée. Au bout de quelques semaines, mon côté gauche se tétanisait sous forme de crises. C'est alors que je me suis remise à monter à cheval après un mois et demi d'arrêt, sur mon vieux cheval de concours en qui j'ai toute confiance. Je n'ai jamais eu de crise à ce moment-là et ce cheval m'a vraiment aidée à me rééduquer... ».

« On ne peut rien imposer aux chevaux, alors je me mets à leur rythme. Ils sont très réconfortants et quand on va moins bien, ils ne jugent pas »

Cette grande amoureuse des chevaux estime qu'elle est en forme grâce à eux, ils l’apaisent : « On ne peut rien imposer aux chevaux, alors je me mets à leur rythme. Ils sont très réconfortants et quand on va moins bien, ils ne jugent pas : ils s'en fichent que je vienne les voir avec mes lunettes de soleil parce que je suis souvent éblouie. Alors que les gens vont me dire que je fais ma starlette ! »

... Une association pour aider les patients

Aujourd'hui, Camille estime avoir globalement récupéré, même s'il lui arrive de sentir son côté gauche défaillant, et d'avoir très facilement la vue floue quand elle est très fatiguée ou si elle a très chaud. « Mais je vois le positif et je me dis que j'avancerai toujours, même si c'est différent... , analyse-t-elle, optimiste. Il y a toujours des solutions, on peut toujours faire quelque chose même s'il faut parfois s'adapter. » Sensibilisée à la pratique de l'activité physique avec une sclérose en plaques, et convaincue de l'aide des chevaux, elle a monté une association : Croq'sep, ou croquer la vie à pleines dents avec la sclérose en plaques...

« Le but est d'aller à la rencontre des gens avec une SEP et de leur proposer des ateliers autour des chevaux et de l'activité physique. Le premier objectif est d'être en contact avec l’animal afin de bénéficier de sa force apaisante et de son absence de jugement. C'est également une réappropriation de son corps grâce à l'activité physique », explique-t-elle. Elle estime aussi qu'il faut absolument déverrouiller certaines idées incapacitantes, comme « je ne peux pas faire telle ou telle chose avec une sclérose en plaques ».

« Le second objectif est le message suivant : il ne faut rien lâcher », reprend Camille. « Peu importe l'avancée de la maladie on peut toujours faire ce qui nous plaît... Certaines personnes m'ont dit d'arrêter de monter à cheval, d'arrêter de voltiger et de ne jamais conduire de poids-lourds. »

« Peu importe l'avancée de la maladie on peut toujours faire ce qui nous plaît... »

« Et 10 ans après, je suis toujours avec les chevaux, je voltige presque quotidiennement et je conduis des poids-lourds ! Peu importe le degré d'avancement de la maladie et la connaissance des chevaux, on peut prendre soin d'eux, créer un lien physique, savoir où les gratouiller, devenir partenaires parce qu'ils deviennent nos jambes et ainsi ils nous permettent de découvrir de nouvelles ressources. »

Dans cette optique, elle propose 6 ateliers, allant du brossage à la voltige en passant par un réveil corporel ou encore un atelier de connexion avec le cheval. « Dans cet atelier, le patient est à côté d'un de mes chevaux, sur la piste, pour proposer une autre approche, détaille-t-elle. Il se crée un langage commun entre eux, les déplacements du patient influençant ceux du cheval. Nous souhaitons vraiment que tous les ateliers soit accessible à tous, donc cet atelier de connexion est donc tout à fait faisable en fauteuil. »

Le cheval, la plus grande conquête des patients ? Assurément !

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